dimanche 26 août 2012

Gödör Kemping

Vendredi 24 août 2012

C'était le grand jour, celui où Mlle R. et moi allions camper au bord du Lac Velence, à environ 50 km de Budapest. Mais il ne s'agissait pas uniquement de camper, nous y allions pour un festival de musique organisé par le Gödör, soit "la fosse".
C'était un lieu culturel et particulièrement musical dans le centre de Budapest, dans un parking qui n'a jamais vu le jour, jusqu'à ce que la mairie le fasse fermer pour le rouvrir avec une gérance différente sous le nom d'Akvarium. Mais le Gödör n'a pas dit son dernier mot, puisqu'il organise ce festival à l'occasion de sa réouverture prochaine ailleurs dans Budapest.

Bon, j'avoue, j'étais très excitée à l'idée de venir, parce qu'il y a plein de groupes hongrois que j'aime, que je n'ai pas vus depuis la fermeture du Gödör, que j'ai vus en petite forme (moi, pas eux) ou dont j'ai entendu beaucoup de bien. Et puis il va à nouveau y avoir une soirée Balkan Beats, et ça, ça n'avait plus eu lieu en Hongrie depuis février.


Nous voilà donc parties en train de Dèli Pàlyaudvar tôt ce vendredi matin, et à midi et demie les tentes étaient plantées.  Un café plus tard, nous avons plongé dans le lac pour nous rafraîchir - il faisait très beau et chaud, ma nouvelle teinte langouste en témoigne...


C'est la première édition de ce festival et il y a peu de monde, mais c'est familial, détendu et juste très agréable vu que c'est au bord de l'eau. On voit le festival se remplir au fur et à mesure des vidéos, je ne suis pas sûre que ça ait été un succès pour eux mais cela n'a pas eu d'impact négatif sur l'ambiance.
Mlle R. M'a "abandonnée" pour aller chercher M. G. à l'aéroport, donc j'ai lu au bord du lac avant de me prendre une sérieuse suée dans la tente le temps de me préparer pour la soirée (et j'ai pu remarquer que je ne suis pas la seule coquette a me servir de la fonction appareil photo de ma tablette comme d'un miroir!).







Premier concert: Romano Drom, des habitués du Gödör. J'étais tellement contente de les revoir et de les entendre jouer des classiques tziganes que j'adore que j'ai failli pleurer - faut que j'arrête d'être aussi émotive des que je suis heureuse, ça devient lourd! Je me suis rendu compte qu'un des guitaristes joue aussi avec Vojasa (vus à l'Akvarium et au Gödör) et je le soupçonne aussi de travailler avec Romengo (mon groupe tzigane hongrois chouchou que je vais voir une fois par mois quand ils sont en résidence au Tèli Kertem). À part la fille qui faisait des équilibres, je crois bien que j'étais la plus enthousiaste!
J'ai fait la connaissance d'une hongroise vivant à Munich qui avait collé ses marmots au yacht club d'à côté et jetait un œil sur eux tous les jours, mais discrétos parce qu'ils ne savaient pas qu'elle était là. Et je me suis transformée en photographe des nénettes installées dans un rayon de 3m autour de moi.







Deuxième concert: Lajkò Félix, j'ai nommé le violoniste du morceau "Ernestine" de Noir Désir, rien que ça. Et aux percus il y avait Adam de Besh-o-Drom, lui qui m'a tellement manqué lors des derniers concerts de son groupe (ce type est une pile électrique sur scène). 
Je me suis pris la claque musicale de ma vie. C'était magnifique, sublime, transcendant. J'avais envie de sortir de ma peau mais je ne pouvais pas alors je pleurais et j'avais des frissons jusque sur le visage, un truc de malade. C'est un peu difficile à décrire, mais les notes sont comme toujours à la limite de la rupture et ça prend aux tripes. Une merveille.










 
Troisième concert: Budapest Bàr. Après Lajkò Félix, difficile d'être hyper enthousiaste, mais le concept est très sympa et ils ont une bonne énergie sur scène. C'est jazzy/cabaret, ils sont 4 à chanter chacun leur tour, des reprises ou des compositions, avec un accordéon, un violon et un cimbalom qui donnent une petite touche locale qui va bien. Quand ils ne chantent pas, ils sont attablés dans un coin avec une bouteille de rosé:



Quatrième concert: Intim Torna Illegal. Ce qui a priori me bottait le moins et qui s'est avéré une excellente surprise. Quand le chanteur a crié "Igen Igen Igen", j'ai été flattée (!) alors je leur ai laissé une chance... Ne pas se fier à leur côté Bon Jovi et faire comme tout le monde: sauter! Ce qui permet de dire qu'à défaut d'Intim ou d'Illegal, il y a eu de la Torna (gym), ce qui était nécessaire pour préparer mes muscles au concert suivant. Entre temps, j'ai récupéré Mlle R. et M. G.





Cinquième concert: DJ Robert Soko et ses Balkan Beats. Clairement pas ce pour quoi les festivaliers étaient venus, je n'ai jamais vu aussi peu de monde venir danser sur ses mix endiablés, et il y a peu de chance que ça le motive à reprendre ses soirées budapestoises. En tout cas, nous on en a bien profité, j'ai sauté, et sauté, et sauté en faisant des mouvements des bras et des jambes trèèèèès énergiques, jusqu'à épuisement physique total - mon cœur a failli lâcher après avoir enchaîné quatre morceaux bien énervés.

 
Après on est allés se coucher, mais comme j'étais encore un peu "wouh-hou!" je n'arrivais pas à dormir, alors j'ai un peu regardé les étoiles en me mettant de l'après-soleil. Puis un type est arrivé pour planter sa tente, genre 3h30 de la nuit, je lui ai proposé de l'aide mais il a juste demandé un briquet, il m'a offert une clope et on a parlé camping sauvage. Meet M. Gy., le voisin. Après j'ai dit "C'est pas tout ça mais demain faut que je sois en forme, bon courage avec ta tente et bonne nuit!" et malgré la dureté du sol, je suis tombée comme une masse.



Samedi 25 août 2012


J'espérais faire un peu la grasse matinée, mais la chaleur a commencé à sévir vers 9h. J'ai ouvert la tente et tenté de replonger, mais ça n'a plus été qu'un demi sommeil jusqu'à 11h30. J'ai filé acheter le ticket pour la journée et un triple café dans mon gobelet recyclable. Avec la chaleur (et un petit souci typiquement féminin très régulier que d'aucunes savent anticiper mais moi, non, et ça m'arrive toujours quand c'est le plus casse-pieds, grrrrr) j'étais un peu bof, alors on y est allé mollo, douche, déjeuner sur l'herbe (copyright Manet), plouf dans le lac, dodo à l'ombre...


Premier concert: CatsandOx. Pas le groupe du siècle, juste bien pour glandouiller et commencer à se mettre dans l'ambiance.


Deuxième concert: Kistéhen, qui signifie "petite vache". J'en avais lu une critique positive et je n'ai pas été déçue. Mlle R. m'a traduit une partie des paroles d'une chanson qui dit "Je pleure" et qui décrit le processus physiologique des larmes qui coulent et du visage qui devient tout rouge, j'ai bien aimé l'esprit et j'ai regretté de ne pas comprendre tout le reste, mais j'ai quand même bien profité de la musique. 





Troisième concert: Péterfy Bori. Celui-là, je l'attendais depuis longtemps alors j'ai insisté pour qu'on se mette tout devant. Pour la petite histoire, je connaissais parce qu'on m'avait filé un CD et j'avais bien accroché. Je suis passé à côté d'un concert à l'A38 parce que toutes les places étaient vendues depuis longtemps. Je les ai vus à Szabadság Tér mais j'avais mal à une cheville et c'était blindé donc j'étais un peu en-dehors du truc. Cependant, ça m'avait permis de voir le potentiel d'éclate et je trépignais d'impatience.
C'était à la hauteur de mes attentes et plus encore, j'étais tellement motivée que je chantais même en yaourt, ou plutôt en "joghurt". J'ai grillé plus de points de vie qu'aux Balkan Beats, perdu des litres d'eau dont j'ai généreusement arrosé tout le monde en secouant la tête comme un garçon à un concert de métal et il va me falloir une bonne semaine pour me remettre de mes courbatures. Que du bonheur!








Quatrième concert: Vad Fruttik. Apparemment un groupe très connu qui fait danser et crier les foules, mais je n'ai fait qu'une petite incursion parce que je suis retombée sur M. Gy. et on a papoté musique et bouffe. J'ai confirmé que manger des escargots n'est pas une légende mais j'ai précisé que d'après moi, le meilleur c'est quand on trempe le pain dans la sauce beurre-persil-ail. Non?




Cinquième concert: DJ Ramses. Un nom très oriental pour un néerlandais qui mixe de la musique balkanique mais surtout tzigane. Mes compagnons étant fatigués, ils ont un peu dansé puis sont allés au dodo, du coup je suis restée avec M. Gy. Je voulais danser donc il m'a accompagnée, et je pensais danser comme d'habitude, genre toute seule dans tous les sens (je ne sais pas du tout danser "en couple" et souvent même ça me gonfle) mais il m'a attrapé la main et m'a fait danser comme jamais! Il m'a vite fait expliqué des pas et hop!, je me suis laissée guider et c'est un excellent cavalier, du coup c'était trop bien. J'ai même eu droit à des danses tziganes (il faut vraiment que j'apprenne les pas pour les filles) avec les tapes sur les pieds et les cuisses en vrai juste devant moi, trop cool!

On a enchaîné avec des danses csàngò, qui sont des danses traditionnelles d'au-delà des frontières actuelles de la Hongrie et tout le monde danse en ronde au son des instruments d'antan. J'étais vraiment contente de tenter l'expérience même si c'est super difficile et physique. 

On est ensuite retournés danser en mode "nightclub" puis on est allés se baigner et on a vu une étoile filante qui a duré plein de secondes. 

Dimanche 26 août

Le vent a soufflé toute la matinée à tel point que j'ai cru que la tente allait décoller et que j'ai super mal dormi. J'ai donc fini par me lever et me bouger pour remballer parce que finalement il était assez tard et la validité de l'entrée expirait à midi. On a bu un café "fair trade" dont le prix était à la discrétion du client, un concept assez déstabilisant, puis on a pris le train pour rentrer, la mort dans l'âme en ce qui me concerne, parce que c'était trop bien et que la reprise du boulot approche à grands pas (mais la perspective de la sieste sous clim m'a quand même remonté le moral).

J'ai donc passé deux journées excellentes. J'ai appris plein de trucs au passage et j'ai vraiment vécu le festival à la hongroise (en plus il y avait très très peu d'étrangers), alors voilà, je suis super contente! 
Par contre, si je me fais le Sziget en tente l'année prochaine, j'achète un matelas gonflable :-D

lundi 20 août 2012

Auf wiedersehen, Teutonie!

Les meilleures choses ont une fin, ainsi en a-t-il été de mon séjour à Berlin...

Dimanche, j'ai gentiment traînassé au petit déj' et libéré ma chambre avant midi. J'ai fait le tour des missions qu'il me restait à accomplir:
- me promener le long de la Spree
- retrouver un bâtiment repéré depuis un S-Bahn
- manger un käsekuchen
- aller au musée des archives Bauhaus
- aller au café Zapata
- voir le château de Charlottenburg
- faire du shopping chez les petits créateurs
- photographier tous les ours de la ville
et j'ai réalisé que je n'aurais pas le temps! 
J'avais déjà dû abandonner la mission "coupole Sony la nuit", la mission "musée Dali et musée des instruments de musique" et la mission "Balkan beats party", mais au profit d'autres expériences tout aussi enrichissantes, alors je me suis dit (je me parle beaucoup, parce que je suis une pipelette et que je voyage seule) qu'en quelques heures, je pouvais quand même me faire un petit itinéraire sympa et ç'a été un succès.

J'ai commencé par le musée Bauhaus. Les choses de l'architecture m'intéressent pas mal depuis que j'ai traduit des passages d'un bouquin (biographies, glossaire, descriptions de bâtiments). Pour la petite histoire, je me suis fait arnaquer par le client qui ne m'a jamais payée (1000 euros, quand même! et vu le pris du mot, j'en ai gratté, des pages d'architecture!) parce que c'était une entreprise fantôme: si vous voyez ce livre, ne l'achetez pas!!!
Bref, j'étais curieuse d'en apprendre plus. Le musée n'est pas très grand, mais il m'a permis de voir qu'il ne s'agissait pas que d'architecture, qu'ils avaient plein d'ateliers pour concevoir TOUT ce qui a un rapport avec le logement, ce qui inclut aussi les lampes et la déco. Je ne savais pas que Klee et Kandinsky y avaient été profs, je ne pensais pas que les années 20 pouvaient être aussi modernes, et la façon dont les étudiants apprenaient, ce qu'ils apprenaient, m'a donné envie de m'y inscrire - mais c'est fini depuis 1933, donc pas de regret.

Je suis ensuite allée voir le château de Charlottenburg, qui est très beau, voire impressionnant, mais je n'en ai pas fait le tour parce que le soleil tapait tellement fort que je suais à grosses gouttes, du coup j'ai préféré aller voir s'il y avait moyen de choper un bateau pour rentrer "en ville" le long de la Spree. J'ai eu du bol, pris un ticket et suis allée au café du coin en attendant le départ. Et vous savez quoi? Au café, l'offre du jour était un käsekuchen avec un café! De quoi checker 4 missions de ma liste, ce qui était inespéré! "I love my life", me suis-je répété avec enthousiasme.

Puis j'ai pris le bateau, croisant les doigts pour ne pas faire une insolation et appréciant le fait qu'il n'y avait pas trop de commentaires touristiques, juste ce qu'il fallait. C'était très agréable, et je vous le recommande, avec une casquette et un litre d'eau.

Et puis après, j'ai commencé à stresser à cause de mon vol, parce qu'à Budapest j'ai déjà failli rater un avion à cause de la queue au contrôle de sécurité, donc j'ai tracé pour récupérer ma valise, boire une dernière petite bière en me renseignant sur les bus pour l'aéroport, prendre le fameux bus puis le fameux avion.

En rentrant, j'ai eu la surprise de trouver un petit mot de mon touriste avec deux bières tchèques, pour me prouver qu'elles sont meilleures que les bières hongroises. Perso, je ne fais pas la différence, du moment que c'est moins fort que la Leffe, ça se boit bien!

Je serais bien restée 3 ou 4 jours de plus à Berlin... Mais voyons le côté positif, je vais pouvoir raser la forêt vierge qui a envahi mes aisselles (pas droit au rasoir en cabine, grrr) et c'est jour de fête nationale, donc ce soir, c'est feu d'artifice au bord du Danube avec kürtös kalàcs à la noix histoire que je sois quand même contente d'être rentrée.

Comment j'ai "réactivé" mon ampoule au pied droit

Jour 3 et toujours en free style en termes de programme et d'horaires, j'ai décollé de l'hôtel à 14h après avoir pris un petit déjeuner monstrueux tout en vous racontant ma journée de la veille.

Je me décide pour le château Bellevue, résidence du Président, le gars qu'on ne connaît pas mais qui vit dans un château et jouit de l'exclusivité du parc attenant. J'ai été un peu déçue parce qu'en fait, je l'ai confondu avec le château de Charlottenburg, rien à voir!
Je n'ai donc pas traîné et j'ai marché, marché, marché jusqu'au Reichstag. Puis la Brandenburger Tor, puis le mémorial de l'holocauste, puis le Sony Center. Là, une petite pause "eau qui pique" et finalement, je me suis laissée tenter par le musée de la TV et du cinéma.

C'est chouette à faire si vous vous intéressez au cinéma allemand (si vous préférez la TV allemande, rien ne vaut le générique de Derrick assis dans le canapé du salon reconstitué du musée de la DDR, voir photos du post précédent). Côté TV, le première salle permet de revoir la cérémonie de couronnement de Betty 2ème du nom, au cas où vous n'étiez pas né. La deuxième salle est excellente mais pour y rester plus de deux minutes il faut comprendre un peu l'allemand. Il y a diverses projections à la fois sur un écran géant, et les murs sont recouverts de miroirs, c'est vraiment très chouette. Quant en plus vous assistez à une diffusion de remise des prix dans les années 60 à un groupe qui reprend en allemand " I want to hold your hand", c'est juste funky!
Le côté cinéma est d'après moi très bon au premier niveau, avec plein d'infos notamment sur le cinéma expressionniste allemand, donc, et ça m'a carrément donné envie de fouiller mon disque dur pour enfin regarder "Faust" de Murnau et "Métropolis" de Fritz Lang. Il faudra aussi que je mette la main sur "Le cabinet du Dr Caligari" parce que leur présentation donne vraiment envie de le voir, avec un chouette maquette du plateau de tournage, et sur "L'Ange bleu", parce que c'est juste culte! J'ai moins aimé le niveau du dessous, dédié aux stars de la diaspora. Par contre, j'ai grave kiffe de voir les fioles de parfum du film "Le Parfum" et la perruque de Lola, de "Cours, Lola, Cours" à la cinémathèque.

Ensuite, je suis allée voir "l'infâmeux" Checkpoint Charlie et j'ai quand même un peu halluciné de voir qu'il y a un Macdo juste là. J'ai donc décidé d'accomplir une partie de la mission qui m'a été assignée depuis le Chili et j'ai mangé un curry-wurst.

Ça m'a donné juste assez d'énergie pour tracer vers le Hamburger Bahnhof, musée d'art contemporain. Je n'avais qu'une grosse heure avant la fermeture, mais bon, c'est de l'art contemporain alors souvent, je passe devant une "œuvre", je me dis "vas-y le foutage de gueule", et j'enchaîne, donc ça ne me prend pas trop de temps. J'ai tracé dans l'expo d'architecture (et pourtant, j'aime ça), j'ai filé voir le Mao géant de Warhol et les Roy Lichtenstein et je suis partie à la découverte du reste. Le plus gros foutage de gueule, c'est Cy Twombly qui se dit inspiré par Nicolas Poussin. Le plus weirdo, c'est Morton Bartlett. J'aime bien son concept, qui consiste à créer intégralement des poupées, à les habiller, les faire poser et les photographier. Certains pensent que la photo vole l'âme, ou, moins grave, que ça manque de vie. Et lui, c'est grâce aux photos qu'il donne de la vie à ses poupées - et ça marche pour de vrai. Simplement, je trouve que ses créatures sont souvent des jeunes demoiselles aux tétés à peine poussés, et souvent dans des positions hyper suggestives, alors j'ai trouvé ça malsain (même si c'est mieux de faire de l'art que de passer à l'acte). Enfin, la curiosité locale: Joseph Beuys, dont le chef d’œuvre est apparemment une compositions de grosses pierres genre menhirs allongées sur le sol, avec en guise de têtes des cônes découpés dans la pierre puis remis en place après avoir été entourés de feutre. ??? En tout cas j'ai bien aimé une de ses œuvres, que je vais vous décrire de ce pas. Il s'agit de gros blocs, comme du marbre, mais irréguliers, jaunes et qui sentent un peu le rance. Normal: c'est de la graisse animale avec laquelle il a colmaté une fissure géante, puis qu'il a retirée et découpée en 6 morceaux. Ne me demandez pas pourquoi, ça m'a plu (je crois que ça m'a rappelé le gars qui avait croqué plein de toasts pour découper la forme de son corps en profondeur et en taille réelle). J'arrête là, il y a plein d'autres choses mais moins marquantes en ce qui me concerne.

J'ai ensuite hésité, aller à la soirée Balkan party, ou pas, j'en avais plein les jambes, et je me disais tout ça en marchant le long de la Spree jusqu'à ce que je tombe sur un spot plein de gens au pied du Reichstag. Il y avait une animation son et lumière projetée sur un bâtiment gouvernemental avec pour thématique "Dem Deutschen Volke", soit un rappel de l'histoire de Berlin avec pour leitmotiv "nous sommes le peuple" (et abattez-nous ce mur plus vite que ça, qu'on se réunifie et qu'on reconstruise dans très longtemps notre Reichstag avec une super coupole en verre, non mais). J'ai attendu des plombes que ça commence, mais on avait un petit fond sonore à la Satie pas désagréable, puis il y a eu la projection et c'était très sympa. Apparemment, ils font ça chaque été.

Pour le coup j'étais vraiment fatiguée et j'ai cherché un moyen rapide de rentrer, puis en passant devant le Reichstag, j'ai vu des gens dans la coupole et je me suis dit que c'était peut-être l'occase de la visiter, donc je suis repartie en sens inverse pour me renseigner, mais en fait c'était trop tard, donc j'ai retraversé la pelouse en quête d'un bus, qu'il n'y avait pas, donc j'ai re-retraversé la pelouse en quête d'un autre bus, qui allait arriver 20 minutes plus tard. Ouf! Après tous ces allers-retours sur la pelouse, il était vraiment tard donc plutôt que d'aller me trémousser et sautiller, j'ai choisi l'option kebab à côté de l'hôtel. On m'a dit que le kebab a été inventé à Berlin, parce que les allemands n'en mangeaient pas quand c'était servi dans une assiette, et un jour un gars s'est dit que ces fins gastronomes le mangeraient peut-être si c'était servi dans du pain. Banco!

Là j'ai rencontré un jeune acteur en devenir d'origine croate et qui allait quitter Berlin pour retourner à Münich et on a papoté jusqu'à ce que je décide qu'il était vraiment très tard et qu'il fallait que j'aille me coucher pour profiter de mon dernier jour à Berlin le lendemain.