dimanche 30 septembre 2012

Tout n'est jamais tout noir

Parfois, il faut faire face à la réalité, et aujourd'hui, je n'ai pas eu le choix: je suis ma-la-deuuuu. Hier, déjà, je n'étais pas en grande forme. J'ai dormi tout l'après-midi, toute la soirée, toute la nuit (jusqu'à ce que des spasmes me réveillent de douleur à 4h du matin). J'ai même raté le concert de sortie du nouvel EP de Hangmàs - inimaginable.
Ce matin, je suis quand même allée bosser mais en plein atelier de travail, j'ai craqué. J'avais mal partout, sauf peut-être aux lobes des oreilles. Je me suis donc excusée et j'ai filé dans l'espoir d'avoir rapidement un taxi pour me ramener chez moi.
La première compagnie que j'ai appelée n'en avait pas de disponible avant une demi-heure. La deuxième avait un numéro plein de 6 et je l'ai surnommée "les taxis du diable", pare que non seulement ils ne parlaient pas anglais, mais en plus, en fait, ils n'avaient pas de taxis non plus. Je me suis donc traînée dans les transports en commun, grimaçant de souffrance et rêvant d'extirpation d'entrailles.
Un cacheton et plus de 4 heures de sieste plus tard, dilemme: vais-je au concert de fin de saison du Kobuci Kert ou enchaîné-je sur un autre dodo? Rater deux concerts d'affilée, grrrr. J'ai décidé que finalement, je n'avais qu'à aller au concert en mode mamie et puis on verrait bien, au pire, il y aurait toujours les taxis du diable...
J'ai d'abord rejoint des amis qui, eux, dînaient. Moi, j'ai bu un jus de tomate. Puis on est allés au concert, où je me suis régalée d'un demi-litre d'eau gazeuse avec rondelles de citron. Malade, je vous dis! Mais heureusement, une gentille marraine-la-bonne-fée veille sur moi et je n'ai pas eu la moindre douleur jusqu'à un peu avant la fin du concert. Je n'étais pas non plus assez en forme pour sauter partout et danser comme une folle, évidemment, mais j'ai pu apprécier la musique et la performance. Et franchement, j'ai eu un gros coup de cœur musical.
Le groupe, Kerekes Band, m'avait été recommandé par mon partenaire de danse du Gödör Kemping - il m'avait envoyé quelques vidéos et ça avait l'air bien sympa. En live, c'était juste fantastique.
Ce sont tous d'excellents musiciens avec une grosse patate et une réelle prise en considération du public. Le bassiste m'a fait rêver et je suis tombée amoureuse du batteur (oui, je sais, je tombe tout le temps amoureuse): ce type peut jouer et chanter en même temps! Il y a aussi un violoniste, un joueur d'un genre de luth local et un joueur de flûtes et pipeaux divers qui est également le chanteur principal du groupe.


Le mélange des types d'instruments est parfaitement équilibré, et la musique suit. Le traditionnel se mêle de bon gros rock, avec des accents de funk, de techno ou de hip hop. Un morceau se conclut en reprise en chœur des oh oh oh oh oh oh oh de Miss You, des Rolling Stones, un autre débute en Rapper's Delight de Sugar Hill Gang. Quand on ferme les yeux, on est tour à tour dans la puszta ou en boîte de nuit. Dans tous les cas, on a envie de danser, taper des mains, siffler, crier (et tomber en pâmoison devant le batteur).
(Jusqu'au moment où les douleurs reprennent, mais heureusement, c'est juste avant le rappel.)

J'ai adoré donc je suis allée acheter un CD au chanteur (groupie!!!) et suis tombée sur des élèves dont je suis prof principale: ils ont dessoûlé à ma vue et ont promis de ne plus boire que de l'eau...
Puis je suis rentrée, et je suis dans un état lamentable mais j'ai tellement dormi ces dernières 24 heures que j'ai décidé de bloguer un peu avant de redevenir le personnage principal de "la marmotte qui avait bobo partout". Le temps que ma vidéo se charge, je regarde le making-of du clip de Mr Hungary, et je confirme: j'adore Kerekes Band (et je vais retourner les voir en concert en octobre, quand je serai en forme, na).

lundi 24 septembre 2012

Doucement, l'automne approche

Mais la saison des concerts perdure! Ouf, j'avais un peu peur que septembre ne rime qu'avec grisaille et avec travail...

J'ai quand même ressorti mes vêtements de laine et mes bottes, car le temps se joue de nous. Il fait chaud-froid, froid-chaud, ma gorge et mes sinus s'en ressentent. Les nuages nous offrent de beaux couchers de soleil et dans la lumière automnale, Budapest est toujours plus belle. Je m'extasie au petit matin devant l'arrière de la Basilique en attendant que le feu passe au vert. J'inonde les contrôleurs de la BKV de "Jò reggelt!" (bonjour tôt le matin) souriants et je fais semblant de ne pas comprendre quand le plus jeune veut me faire remarquer que je ne suis pas en règle parce qu'encore une fois, j'ai oublié de reporter le numéro de mon abonnement sur mon coupon mensuel. Désemparé, il ne peut que me répondre "Szia" (salut) et me faire signe d'emprunter l'escalator, ah, ces étrangers...

Malheureusement, cette bonne humeur n'est pas synonyme de ponctualité et tous les matins, je cours pour ne pas rater le bus (je cours aussi pour attraper celui du retour, rassurez-vous!).
J'ai toujours aussi peu envie de cuisiner, de rester seule chez moi à lire un bon bouquin sous la couette: on verra bien cet hiver.

Et je vais à des concerts, encore et toujours. L'anniversaire de Mlle R. nous a menés mercredi à l'A38, avec en première partie un groupe tchèque (et la pinte de bière tchèque au prix du demi! - Cette parenthèse est dédiée à un de mes lecteurs, qui n'a rien à voir avec la Nouvelle Revue Française, si ce n'est qu'il la lit, peut-être, à ses heures perdues, et qui se reconnaîtra). 
Sympa, Bitumen Beat, mais le tchèque est vraiment une langue qui écorche mes oreilles. Un aperçu:


Après, j'ai encrassé mes poumons pris un peu l'air sur le pont du bateau, c'était poétique malgré le concert légèrement bourrin qui avait lieu sur la terrasse:


Et enfin, c'était l'heure d'un énième concert de Besh-o-Drom, que je ne vous présente plus:


J'aurais bien prolongé la soirée, mais il paraît que j'ai un travail, loin dans les collines, qui me fait lever avant l'aube.

Je me suis vengée samedi soir (on me proposait gentiment de travailler dimanche matin mais j'ai décliné poliment, merci, mais non, j'ai des projets de grasse matinée, tout-ça-tout-ça) avec en première partie de soirée un concert de Csìk Zenekar. Ils jouent de la musique traditionnelle, reprennent des morceaux connus d'autres groupes hongrois, et mixent parfois les deux, un peu comme DJ Zebra, enfin, dans le concept, vite fait, quoi!


Je trouvais que le petit moustachu avait une tête à s'appeler Zoltàn, mais en fait, c'est un Jànos - j'étais un peu déçue, surtout qu'il ne jouait pas de triangle. Alors pour faire passer ce désappointement passager, je suis allée fêter les 10 ans de Hongrie d'un compatriote, je me suis laissée entraîner pour un verre dans un kert, puis dans un autre. 

J'ai fait deux découvertes au passage: un alcool tchèque qui a le goût du son de la langue de son pays d'origine (comment ça, cette phrase est incompréhensible? Relisez le début de ce post et vous comprendrez que j'ai trouvé ça... infâme?) et un poème hongrois de Radnòti Miklòs, "Két karodban", dont je vous recommande la lecture combinée, traduction et original, grâce au lien vers ce blog.

Comme quoi, on peut faire rimer culture et biture (et c'est juste pour la rime, si, si, j'vous jure!).

mercredi 19 septembre 2012

Petites choses de la vie hongroise

En ce moment, les rues de Budapest sont pleines de surprises. Je ne vous parle pas de la pluie qui cherche à noyer les passants en un temps record, non. Je ne vous parle pas non plus des hordes de flamands qui s'éternisent ici alors que l'été est fini (mais la pluie va peut-être en noyer un ou deux? Quand je les entends parler je les associe trop aux néerlandais qui sont rankés n°1 sur ma liste-des-touristes-les-plus-insupportables-de-la-terre, même de l'univers, n'ayons pas peur d'exagérer). Non, je vous parle de ces petits moment magiques et inattendus qui font sourire et dégainer son téléphone portable pour prendre la photo ou la vidéo et partager l'instant sur son blog!

La première chose que je veux vous montrer, ça n'est pas vraiment une surprise mais une publicité du métro que je trouve tellement typique:


Il s'agit d'une pub pour Lidl, jusque là rien d’extraordinaire. Le nom de la demoiselle est certainement faux, mais quand même, ils lui ont choisi comme nom de famille "Magyar" (= "Hongrois" en hongrois) et comme prénoms Nikolett et Edit, deux prénoms qui chez nous ont un petit côté French cancan pour l'un et carrément suranné pour l'autre - qui passent très bien ici, même pour des jeunes. Mais passons. Le réel point d'intérêt est la manucure de la demoiselle. Zoomez autant que vous le pouvez, mettez cette photo de très mauvaise qualité en plein écran s'il le faut! Oui, elle a des ongles longs, pointus, avec seulement le bout pointu verni en violet. Oui, c'est trèèèèèès, trèèèèèès moche. Oui, ça se fait, ici. Beaucoup, même. La manucure du plus mauvais goût est bel et bien une petite chose de la vie hongroise.

D'autres choses m'ont aussi fait sourire récemment, mais sans moquerie cette fois. L'autre soir, en allant au festival du vin (juste pour goûter, hein!) je suis tombée sur un attroupement sur Széll Kàlmàn Tér. Il y avait plein de gens qui applaudissaient les musiciens et danseurs de csàngo et ça donnait envie d'applaudir aussi, et de danser aussi (maintenant que je suis passée du stade d'ignare à celui de grande débutante). Mais finalement, j'ai pensé à vous, fidèles lecteurs, et j'ai filmé. La qualité est terrible, mais en mettant la vidéo en plein écran et en vous concentrant sur les gens tout petits qui s'agitent à gauche de l'enseigne lumineuse Fornetti, ça devrait être vaguement potable.  Au pire, vous aurez une idée de ce à quoi ressemble la place anciennement "Moscou" un vendredi soir vers 20h.

 

L'autre moment insolite du week-end a été le défilé surprise de braves gens venus promouvoir le carnaval qui se déroule chaque année en février à Mohàcs. Évidemment, c'était dans le cadre d'un festival de la bière (mais je ne suis pas une alcoolique, je vous le jure. D'ailleurs, je n'ai pas bu de bière - j'en avais trop bu la veille et c'était en plein après-midi) mettant en avant plein de brasseries familiales avec des bières typiquement locales aux goûts originaux (genre sureau) et "démocratique": l'entrée n'était pas payante contrairement au festival qui se déroule au château un peu plus tôt dans l'année. 



J'ai proposé à la demoiselle qui se fait gentiment embêter de lui envoyer la vidéo par mail, et il s'avère qu'elle fabrique des boucles d'oreilles très jolies qu'elle vend par internet: je n'ai vraiment pas perdu mon temps!

Voilà pour les petites choses de la vie hongroise. Si j'insiste lourdement sur la mauvaise qualité de mon téléphone portable, c'est évidemment pour qu'un généreux donateur se lasse et m'envoie un iPhone. A bon entendeur...!

jeudi 13 septembre 2012

Le wakeboard, ça réveille!

Bon, ce titre est nul, mais ça a failli être "Au bal, au Balaton, ohé ohé", du coup, estimez-vous heureux.

Je ne sais pas si vous avez vu ce film avec Jim Carey, "Yes man", mais en ce moment, je suis un peu comme ça:
"On va boire un coup?
- Ouaaaaaais!"
"On se fait un concert?
-Ouaaaaaais!"
"On organise une journée pour les nouvelles collègues?
- Ouaaaaaais!"
"Et sinon, le taf, ça se passe?
-Ouaaaaaais!"

Bref, je suis un peu une "Ouaaaaaais girl" qui fait des cornes du diable avec les deux mains et avec force clins d’œil et grimaces. Et ça m'a menée au bord du lac Balaton (parenthèse culture: le plus grand lac d'Europe centrale, avec des poissons-chats gros comme ça, à 100 km au sud-ouest de Budapest) pour un baptême de wakeboard (une planche courte avec des chaussons, pour faire comme du ski nautique mais tracté le long d'un circuit comme un tire-fesses mais en fait c'est un tire-muscles dorsaux, voir photos plus bas). 

"On va faire du wakeboard au Balaton?
- Ouaaaaaais!"

C'était le dernier jour de beau temps sur ma patrie d'adoption, je ne travaillais pas... La température de l'eau était parfaite, les couleurs étaient magiques... J'étais en bonne compagnie et motivée pour tenter cette expérience qui semblait tellement... facile, de loin.


Mais d'abord, il fallait manger. Hors saison, tout était fermé, sauf:


La guinguette du camping, avec une carte pleine de plats pour tous les goûts. Du coup, on a tous pris un hamburger, on s'est demandé si dedans, c'était de la viande, on a mangé quand même, c'était dégueu, puis on s'est fait une crêpe au chocolat.

Autant d'énergie ne demandait qu'à être dépensée, là-bas:


Le Bamboo-Sziget. Une "île" au milieu du lac. 
On loue le matos, on n'a pas à attendre car il n'y a pratiquement personne. Je regarde faire les papis (les doigts dans le nez, vas-y que je t'enchaîne des tours sans même avoir mouillé mon T-shirt), puis les copains, et c'est mon tour:

Copyright I. Th.

Bon, je ne suis pas allée bien loin, mais c'était rigolo de se vautrer ("Ouaaaaaais!" \m/):
Copyright I. Th.



Sauf qu'au troisième départ tout pourri, j'ai pu ressentir très violemment qu'il n'y avait que 20 cm de flotte:

Copyright I. Th.

De peur d'y laisser ma jambe, j'ai jeté l'éponge, sans verser une larme de douleur ou de dépit de voir l'aventure se terminer ici pour moi (les jaunes ont voté, vous quittez l'île immédiatement...). Je suis allée nager, un peu mais pas trop parce que quand même, je ne me suis pas ratée. J'ai toujours mal à l'heure où j'écris, et ce d'autant plus qu'avec le temps maussade (doux euphémisme) je dois mettre des pantalons qui frottent mes multiples hématomes, ouaaaaaais! Ah oui, et j'ai eu la bonne idée de mettre du Synthol sur l'éraflure au genou, ça fait du bien mal là où ça fait mal...

En tout cas, plus de mal que de peur, et je suis donc prête à remettre ça la saison prochaine, quand il y aura un peu plus d'eau dans le lac.

"Ça te dit un saut en chute libre sans parachute?
- Ouaaaaaais!"

vendredi 7 septembre 2012

Toutes les bonnes choses...

Dans une autre vie, j'étais en vacances. Vous l'avez constaté dans les posts précédents, c'était vachement bien (en tout cas de mon point de vue). Bien décidée à en profiter jusqu'au bout, je suis allée à trois concerts la semaine dernière, avec entre temps des soirées se terminant à l'heure à laquelle je dois désormais me lever... Depuis, j'ai baptisé mes abdos de gauche "Soproni" et ceux de droite "Dreher", mais pour fêter la reprise du boulot j'ai acheté de l'eau qui pique et des fruits et des légumes. Enfin, ne parlons pas de choses qui fâchent.

Ma folle dernière semaine de "ouais!!! les vacances c'est troooooop bon!!!" m'a permis de découvrir, enfin, Fòkatelep, un groupe que je cherchais à voir depuis à peu près un an. C'était très sympa, la chanteuse fait des trucs assez incroyables avec sa voix, et finalement son côté "danse du ventre" passe bien. Je vous laisse découvrir (la qualité ne fait pas honneur à la prestation):


J'ai ensuite pu revoir Parno Graszt, et là c'était carrément du délire. J'ai terminé transpirante et douchée à la bière, comblée parce que le groupe a fait durer mon morceau préféré presque deux fois sa durée normale, et je chantais le refrain comme une malade (en "joghurt"). Un extrait d'un autre morceau:


Comme c'était en plein air, ils n'avaient plus le droit de jouer après 22h, mais comme ce sont des tziganes, ils ont décrété que la police n'allait pas pouvoir arrêter tout le public en plus d'eux, et ils ont joué en acoustique dans le kert pendant encore à peu près une heure, sans que la police ne vienne, finalement.


J'ai enchaîné le lendemain avec un concept complètement différent: des sonnets de Shakespeare mis en musique dans un style free jazz, expérimental, parfois virant au dub/reggae. C'était tellement bien, et on était tellement au premier rang dans ce tout petit espace dédié à la "scène" au milieu du musée de la fonderie que je n'ai pris en vidéo, for your eyes and ears only, que la fin du morceau de rappel.


Grâce au copain qui m'avait chaudement recommandé le groupe (et plein d'autres concerts ayant lieu dans le cadre du festival Kulturfürdö), j'ai pris contact avec leur manager pour mon super projet Shakespeare au collège, mais je ne vous donne pas de détails, sinon ça reviendrait à parler boulot, et ça, non alors! En tout cas c'était une chouette façon de conclure les vacances, avant un dodo et hop! retour au taf.

Entre temps, j'ai découvert au hasard d'une publication facebook le blog de l'Odieux Connard, et depuis, je suis amoureuse. Ce type est mon héros, et comme j'ai trois ans de blog à rattraper, il m'offre une ou deux heures de lecture quotidienne avec environ un fou rire par post. Et quand je dis fou rire, je ne mens pas, j'en suis à me retenir très fort pour ne pas souiller mon canapé (qui n'est pas à moi, sinon ça serait moins grave). Une de ses spécialités, ce sont les spoilers (hyper détaillés) de films daubesques, et j'ai failli mourir comme les fouines de Roger Rabbit (à part que ça n'est pas vraiment le même humour) en lisant sa description du blouson de Ryan Gosling dans Drive (grâce au trailer, vous avez en moins de deux minutes l'intégralité des dialogues et de l'intrigue, du coup, il se regarde assez bien). J'en suis à mater des films très mauvais pour pouvoir ensuite me régaler de ses spoilers, c'est vous dire. Bref, allez lire son blog caustique grâce au lien que j'ajoute à droite, et n'oubliez pas de passer votre curseur de souris sur les photos après avoir lu les légendes. Bon surf!

Pour conclure, ma coupe de cheveux berlinoise a eu un franc succès auprès de mes collègues et de mes élèves, je pense donc que je vais échapper à la radiation du corps enseignant cette fois-ci encore. Ouf.