vendredi 22 juin 2012

C'est marrant la vie

La plupart du temps, j'ai plein de trucs à faire. J'en suis généralement fatiguée d'avance.

Des cours à préparer, des copies à corriger, des e-mails à envoyer, du solfège ou des vocalises ou du hongrois à réviser, du ménage à faire, du sport histoire de dire, les courses, la cuisine...
Dans ces cas-là, la panique m'assaille, je perds mes moyens et je remets au lendemain parce que ça fait trop d'un coup. Pour me détendre de ce stress par anticipation, je mate une série ou je glande sur Facebook ou j'écris sur mon blog.

Autant vous dire que je ne fais donc les choses essentielles qu'à la dernière minute, parce que ma conscience (j'en ai une, malheureusement) me met le couteau sous la gorge. Bon, là, je suis hyper efficace, ouf. (Notez que cela ne me pousse pas vraiment à anticiper davantage, je suis piégée par moi-même, je suis mon propre ennemi.)

Et donc ce soir, c'est la cata: je n'ai plus de cours à préparer, plus de copies à corriger. J'ai révisé ma musique. J'ai répondu à tous mes e-mails. Personne n'est connecté sur Skype. Je n'ai plus de cartons, donc je ne peux pas avancer dans mon déménagement - et vu que c'est trèèèèès bientôt, faire le ménage ne sert à rien (point trop n'en faut!). Il fait trop chaud pour faire du sport (je ne compte pas mourir ce soir). Je n'ai pas faim. 

Donc, je pourrais allègrement glander sur Facebook ou mater des séries, mais devinez quoi: J'AI PAS ENVIE!!!

Il me reste le blog, mais voilà, maintenant, c'est fait! Argh!

mercredi 20 juin 2012

Tentatives gastronomiques

Ça doit être parce que j'ai perdu plein de kilos - non pas que je sois vraiment au régime en plus et ça fait trois semaines que j'ai pas bougé mon gros... euh, fait de sport - mais en ce moment je suis très "quand est-ce qu'on mange?" et surtout "bon, ben c'est pas tout ça mais qu'est-ce qu'on mange?". Alors forcément, je vais à nouveau parler boustifaille.

La petite info inutile, c'est que je viens de finir (d'engloutir) un gratin dauphinois censé remplacer des muffins au chocolat (pas assez de beurre dans le frigo) et que l'autre soir, accompagné d'asperges sauce mousseline, c'était très "repas jaune" mais vachement bon.

Ça, c'est dit. Passons à ce qui vous intéresse le plus, vous lecteurs avides de bons plans, tant qu'à faire sur Budapest.

D'abord, la nouvelle adresse fashion-semigastro-budget. Ouais, ça existe. Et pas loin de mon encore-chez-moi: à l'angle de Ipoly et de Hegedüs Gyula, XIIIè, Budapest: Laci! Konyha! 
Mon niveau de hongrois ne me permet pas de traduire le premier mot (et j'ai la flemme de vérifier puis contre-vérifier sur Google Translate), mais le deuxième mot, konyha, signifie cuisine (oui, j'ai maté plein de plans d'appartements sur Internet quand je cherchais un futur-chez-moi, et je ne crois pas que quiconque mette le frigo dans la salle de bains. Ou alors...?!). 
Si je m'écoutais, je dirais que Laci! c'est le "petit nom gâté" (comme on dit à La Réunion) du chef qui s'appelle Laszlo, en fait (ha, ha, ha mon correcteur orthographique me propose "lasso", quel ignare, je vous jure) Mais je crois que je me fais un film.

Un premier bon point pour un resto, non, le coup du mot "cuisine" dans le nom?
L'autre bon point, c'est qu'il m'était recommandé depuis longtemps par ma chère collègue et fidèle lectrice (celle qui se reconnaît assez souvent!) et que je lui fais confiance. Alors par un soir de "on a bien bossé et on a grave la flemme, viens on va boire un coup chez Amélie, et dis, dis, viens on va éponger la bière chez Laci! Konyha!", j'ai enfin testé ce mythique restaurant. En tout cas, en salle des profs, il est mythique.
Et j'avoue que cette première a justifié le mythe.

Comme je ne fais pas dans la dentelle, je me suis composé un "menu langue". Risotto à la langue de canard, langue de veau panée avec ses champignons (et son herbe cuite indéterminée). Puis camembert à la confiture à la moutarde pour finir. C'était très fin  (surtout pour une thématique langue-calendos) et même si les portions paraissaient taillées sur mesure pour des mamies qui ne mangent pas le soir, en fait, c'était largement suffisant. Les serveurs sont très gentils et peuvent même vous apporter un menu en anglais si vous êtes des touristes (ou moi).

Apparemment, le dessert fraises-panna cotta était très bon, les petites sardines aussi. J'ai goûté le plat de ma compagne de dîner et c'était aussi très bon (de la caille aux lentilles).

Je dirais que c'est semi-gastro parce que les ingrédients sont bons et inhabituels (peut-être que pour vous, le paprika et l'escalope panée c'est exotique, mais pour moi ce temps-là est révolu), c'est joliment et délicatement présenté, le pain est fait maison, et les recettes sont originales, avec plein de petits goûts qui viennent se mélanger dans la bouche, miam.

Le menu entrée-plat-dessert est à 2 900 forints, soit avec le cours actuel moins de 10 euros. On rajoute un (gros) verre de vin et une bouteille d'eau qui pique, ça fait dans les 4 500 forints (moins de 15 euros pour les nuls en maths). Avec ça, on a un "amuse bouche" (en français dans le texte) et une cochonnerie sucrée au moment de l'addition: une exception à Budapest (comme sous-entendu discrètement plus haut, j'ai vécu à La Réunion et là-bas le ptit rhum arrangé est un incontournable bien souvent offert en digeo).

(Là, je me dis: "ce message va en fait être super long")

Flashback
Avant d'aller au restaurant, nous avons fait le plein de cigarettes au supermarché ouvert 24h/24 et là-bas, j'ai enfin craqué. Depuis des mois, cette petite chose me faisait de l’œil à côté de la caisse. Vu que ma comparse va bientôt aller découvrir des horizons culinaires qui fleurent le "con carne", le maïs et le vin rouge (mais chut, je n'en dis pas plus - et peut-être même me trompé-je car je ne connais rien à la nourriture du ... ) et que cette même petite chose l'intriguait beaucoup elle aussi, j'ai craqué et acheté une barre de Krumplicukor. C'était l'occasion rêvée de satisfaire notre curiosité.
Mon hongrois vaut ce qu'il vaut, mais là je le savais depuis le début: krumpli = pomme-de-terre et cukor = sucre. (pour la pomme-de-terre vous verrez plutôt écrit "burgonya" au marché, ne me demandez pas la différence)


Comment peut-on mieux fiche en l'air un bon resto qu'en "dégustant" juste après du krumplicukor en fumant une cigarette? Eh bien, sachez-le, on ne peut pas! Et on vous aura prévenu.

Le krumplicukor, tu croques dedans en croyant que c'est du chocolat blanc parce que ça y ressemble franchement, même si tu sais bien que ça n'en est pas. Et ça se confirme. 
Après, tu mâches - c'est un réflexe humain, après tout. Et là, ça fait tout bizarre dans ta bouche. Ça commence par une explosion de sucre (type aspartame), ça enchaîne avec la sensation que les ingrédients se "démélangent", le sucre disparaissant très vite et ne laissant que des paquets d'ingrédient indéterminé non-solubles-dans-la-salive qui s'accrochent à ta langue et se glissent entre tes dents. Ça finit en apothéose, roulement de tambour, feu d'artifice, avec un arrière-goût, qui devient progressivement très prononcé, de pétrole (jamais testé mais je suis sûre que ça a ce gout-là). Pas miam.

J'ai appris par la suite que tous les ingrédients sont en fait naturels, ce qui a confirmé mes doutes: l'amidon, c'est dégueulasse.

Sinon, dans la série nostalgie et ingrédients pas naturels du tout, j'ai bu du Vimto:


C'est une dédicace à ma sœur, avec qui on en descendait des tonnes de bouteilles fraîches sur les bords des routes en latérite de Sierra Leone il y a fort longtemps...
J'en trouve très rarement, et à chaque fois j'en achète, j'adore ce petit goût d'enfance aux fruits des bois. Le seul soda que j'aime, en fait! Mais bon, avec 100 ans d'expérience (cf la canette) c'est normal que ça déchire!

Voilà pour le moment. Le prochain post "bouffe" devrait être consacré à un glacier perdu dans le XIVème, chaudement recommandé par un collègue pas-si-fidèle-mais-plus-que-d'-autres-ne-vous-sentez-pas-visés à qui un message précédent a donné des idées de sortie. Apparemment, il y a plein de parfums délirants et un gros succès commercial parce que c'est trop bon, mais le monsieur ne compte pas déménager pour se rendre plus visible: un esprit qui me convient bien.
Si vous souhaitez y aller en "avant-première", la boutique s'appelle Vàri Cukràszda, et c'est dans Szlovàk Ùt. N'hésitez pas à commenter!

mardi 12 juin 2012

Eszter est trop sympa

Par une belle journée ensoleillée d'hiver (y a plus d'saisons, ma pov' dame), alors que j'avais trois sous dans mon panier percé, je me promenais dans le quartier des antiquaires en quête d'un buffet art nouveau. Mes trois sous étant un peu beaucoup trop petits, en bonne girl que je suis, je me suis rabattue sur une paire de boucles d'oreilles en argent avec petite boule rouge. Trop belles! Tellement belles que toutes les copines les ont remarquées - et les copains, en bons boys, n'ont rien vu, évidemment.

ZE boucles
Bref, le temps passe, et comme l'hiver a fini par arriver, j'ai mis des écharpes. Et comme les écharpes ça prend toute la place autour du cou, et que tu leurs donnes "ça", elles te prennent "CA", elles poussent vers le haut la tige des boucles d'oreilles (qui sont des pendants, en fait) et elles les font tomber. C'est comme ça que j'ai perdu la moitié de mon attirail décoratif. 

L'auteur du crime - va faire quelques mois de placard pour sa peine
J'étais, vous vous en doutez, hyper super méga dégoûtée, parce qu'en plus d'être belles, elles m'avaient quand même coûté mes trois petits ronds. Quelque temps après, vers le printemps, je suis retournée dans la boutique craquer pour une autre paire de boucles (avec fermoir sécurisé NF anti-écharpes). Et j'ai raconté ma mésaventure de la paire précédente à la vendeuse, Eszter.

Boucles à fermoir sécurisé NF anti-écharpes
Eh bien, Eszter est trop sympa! Comme ces boucles sont créées par une joaillière contemporaine (elles deviendront un jour des antiquités, rassurez-vous), Eszter m'a proposé de la contacter et de voir s'il était possible de refaire une sœur à ma boucle esseulée, amputée de sa moitié, souffrant presque autant que moi de cette perte...

La chose étant possible, et encore un peu de temps passant, je suis très heureuse de vous annoncer que depuis ce soir je vais à nouveau pouvoir parader du lobe! 
(et en plus c'est soi-disant l'été, donc F*** les écharpes)

Budapest Lobe Parade 2012

jeudi 7 juin 2012

Deux jours de suite...

... mais que se passe-t-il? Enfin une aventure digne d'être racontée?

Ben non, pas vraiment.

Mais il fallait que je partage un moment de poésie avec vous. En consultant mes statistiques (ouais, je sais, ça frise la monomanie...) j'ai vu que quelqu'un avait visité ce blog après avoir tapé une recherche d'une finesse exquise: "je nique budapest". 

Pas souvenir d'avoir un jour raconté ma vie privée à ce point... alors je gougeulise ladite recherche et constate qu'en effet, mon blog apparaît en 7è position. 
Souvenez-vous, je vous avais raconté il y a quelque temps comment j'avais acheté un panier à pique-nique... ajoutez à cela un titre avec le mot "escapade" et la magie opère. ^^
J'ai bien rigolé et en ai profité pour lire la page qui apparaissait en premier résultat (le type n'a même pas pécho, arf arf)
A partir de maintenant, mon blog apparaîtra en premier pour une recherche contenant ces mots-clés, mais au moins je saurai pourquoi!

Sinon, j'ai vu un père Noël géant dans une rue pleine de gens et d'un type qui gesticulait en criant "action" alors que j'étais en quête d'un couteau japonais dans un magasin de thé. 

Des questions?

mercredi 6 juin 2012

Fa, sol, la

Ouh là là! Presque un mois s'est écoulé depuis mon dernier post et je me rends compte qu'il ne s'est rien passé de truculent dans mon quotidien... Ça m'inquiète.
Pourtant, en dehors du travail (sujet tabou en ce lieu), je fais des choses! Pas toutes intéressantes pour vous, certes. Mais je me lance quand même.

Alors voilà. Ma prof de chant est partie en vacances et, en accord avec elle, je profite de son absence pour prendre des cours de solfège. C'est un peu n'importe quoi, quand on y pense, de commencer si tard un truc aussi rébarbatif. Oui, mais... Je m'éclate!!! Ce qui n'était jusqu'à lors que des scribouillages jolis mais indéchiffrables prend une dimension cosmique. La COMPREHENSION de la musique. Wow. Vénus devant le soleil peut aller se rhabiller.

Bon, j'avoue, ma prof est géniale. Normalement, elle enseigne le piano mais là, elle fait une exception pour moi et je ne la remercierai jamais assez. En plus, elle est sympa et pleine de bons conseils dans le quotidien en Hongrie. Mais revenons à nos moutons.
Mon objectif est d'être capable de chanter une partition de soprano -oui, je sais, je suis trèèèès ambitieuse! Mais bon, pourquoi prendre des cours de chant si c'est pour ne jamais savoir chanter qu'à l'oreille? Bref, pour pouvoir chanter une partition, il faut notamment savoir la lire, si, si, je vous jure. Et c'est là que ça se corse, parce qu'il y a les notes (le truc un peu casse-bonbons) et le rythme. 
- Blanche! 
- Double croche!
- Noire pointée!
Punaise, il y a des trucs, je ne savais même pas que ça existait! Il y a des liaisons, des notes pointées (qui font une fois et demie leur valeur), des micro-soupirs... Non, je plaisante, le micro-soupir, c'est moi qui le produis discrètement quand je n'y arrive pas.

Mais ce qui m'intéresse le plus, c'est l'oreille relative. Il s'agit de retrouver les notes à partir d'une première note donnée, et non de trouver les notes de but en blanc (oreille absolue). Je n'en suis qu'au début, c'est-à-dire que je retrouve les secondes majeures et mineures (un ton et un demi-ton au-dessus ou en-dessous de la note donnée, par exemple si on me donne un ré, je retrouve le do et le mi, ainsi que le do dièse et le ré dièse). Et tout ça grâce à des chansons hyper-connues qui commencent avec un enchaînement de type seconde majeure ascendante, seconde mineure descendante, etc.
Dit comme ça, ça a l'air obscur, mais en réalité, il suffit de se souvenir du début de "Fais dodo", "Frère Jacques" ou autres "Lettre à Élise". Il n'y a plus qu'à appliquer l'intervalle entre les deux premières notes à n'importe quelle note de départ, et ça marche! (enfin, je crois...)

Bon, j'en ai sûrement perdu certains parce qu'ils le savent déjà ou parce qu'ils n'en ont rien à cirer, alors je m'arrête là pour les explications obscures! J'ouvre une parenthèse "culture musicale et Hongrie". Car parler de musique sur un blog avec un nom hongrois fait sens: c'est un hongrois qui a inspiré une méthode qui porte son nom, Kodàly (prononcer [kodaï]), et qui a apparemment révolutionné l'enseignement de la musique. Pour les détails, je vous invite à cliquer ici. Pour l'aspect trivial, sachez qu'il existe un rond-point Kodàly sur les "Champs-Elysées" de Budapest (Andràssy Ùt) avec une statue du bonhomme, et même une station de métro (ligne 1 - jaune). Là, vous êtes contents?

Vu qu'il faut que je travaille ma lecture de notes, de rythme et mes secondes, je conclus en vous annonçant que je travaille aussi - enfin - mon hongrois avec une charmante hongroise. Nous échangeons nos connaissances respectives de nos langues maternelles une fois par semaine et j'apprends là encore plein de trucs. Que je n'aurai plus qu'à mettre en application quand ce %$µ*+$¤ vocabulaire aura fait son nid dans ma mémoire poreuse.

Sur ce, "jò èjszakàt!"