jeudi 26 juillet 2012

Parisienne

Non, je ne me prends pas pour Kate Moss qui se prélasse voluptueusement dans des roses à l'arrière d'un taxi (quoique), je retrouve ma ville d'enfance et je traverse quand le petit bonhomme est rouge.
Je papote avec ma Mamie, je vais à des spectacles de cirque contemporain, je mange au resto éthiopien, je vais voir Tim Burton (enfin, surtout sa vie, son œuvre), je mate les gens dans le métro, je fais des promenades en bateau sur les canaux, je rédige un blog...

Allez, je détaille!

J'ai passé la soirée avec une amie d'enfance qui m'a emmenée à un spectacle surprise: le cirque pour les grands. J'avais un peu peur des clowns (rien à voir avec "Ça", c'est juste que les clowns, ça ne me fait pas marrer) et des vieilles peaux trop maquillées en justaucorps à paillettes mais je me suis dit que je me consolerais avec les jeunes éphèbes pleins de muscles luisants de sueur... STOP! Rien à voir!
Il s'agissait du Cirque Aïtal, formé d'un couple improbable: un français taillé comme un ours et une finlandaise format crevette. Avec pour accessoire principal une Simca 1000 (on aurait trop dit une Trabant) et pour accessoire secondaire un toutou. Et des fleurs.
Le thème est le couple, l'amour, les engueulades, les engueulades, l'amour, avec de beaux tours d'acrobatie, quelques clowneries et beaucoup de poésie. On a ri, bouffé de la poussière, poussé des "oh!" et des "ah!", pris de la flotte sur la tête, respiré des gaz d'échappement... Standing ovation méritée, et c'était tellement beau de les voir tous les deux plein de poussière et d'amour que je me suis rajouté une petite émotion: j'ai versé ma larme, la gorge serrée et ça ruisselle sur les joues...
(SPOILER comme quand le papa meurt dans Le Roi Lion SPOILER)

Après, on est allées manger dans un resto éthiopien. Mon amie ne le savait pas, mais je rêvais d'un resto éthiopien depuis le jour où j'ai goûté leur galette avec plein de viandes, des œufs et des légumes avec différents assaisonnements et sauces, et c'était il y a des années au Ghana. Alors c'est fait, j'ai enfin re-mangé un "beyaynetu", avec les doigts évidemment, et arrosé d'hydromel éthiopien (d'après mon amie, ça sent le produit à enlever les tâches sur les vêtements ou à de l'acide, j'avoue que je n'ai pas tout bu - on dit que c'est la première gorgée qui coûte mais là, non, c'est la meilleure) puis d'un café éthiopien, à la cardamome. Très bon - sauf l'hydromel - et vivement que je remette ça.

Après, j'ai pris le métro (j'ai découvert que plein de lignes ont bénéficié d'un peu de modernisation) et vu un type gras coiffé en porc-épic avec une tête de hooligan, des yeux qui semblent n'avoir rien derrière, un ventre à bière, des brillants aux oreilles gros comme ceux de M Pokora et un tatouage "Papa" avec un petit cœur sur l'avant bras. Bon, je sais, c'est pas beau de se moquer, mais le tatouage c'était too much.

Après c'est demain et je vais me lever à l'"aube des vacances", 8h30, pour aller voir mon Tim préféré à la Cinémathèque, puis faire La Villette-Orsay en bateau avec ma Mamie et mon appareil photo.

lundi 23 juillet 2012

Hollòkö

Aujourd'hui, Mlle M bénéficiait d'une voiture avec chauffeur pour aller représenter son employeur à une "fête" de fin de projet à Hollòkö. Dans sa grande bonté, elle m'a proposé de profiter de la voiture pour partir à la découverte de ce village classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Une proposition qui ne se refuse pas.

 


Il y a là un château (ma photo est ratée pour cause de contre-jour, je vous propose d'aller voir ici s'il y est), une légende de belle dame enlevée, de corbeaux et de sorcière. Ambiance!

Il y a aussi 400 habitants, des rues pavées, des maisons blanches préservées de longe date qui abritent des ateliers et boutiques d'artisans, une école élémentaire, une poste, des musées et une kocsma (entre autres).

Ne sachant pas vraiment de combien de temps je disposais, je ne suis pas allée visiter le château (en même-temps, celui de Visegràd m'avait un peu refroidie, pas grand chose à part la très belle vue) mais je me suis promenée dans les quelques rues en quête d'images et d'artisanat. 

















J'ai aussi squatté un atelier qui propose aux visiteurs de s'essayer à l'artisanat local et où j'ai réalisé avec mes petites mains la customisation magyarisée d'un tablier. 



La jeune fille qui tenait la boutique était très gentille, elle m'a posé plein de questions et a répondu aux miennes (qui concernaient le village) et je suis repartie avec un modèle de motif et l'outil qui sert à faire les petits points blancs (une épingle plantée dans un bouchon de liège): si j'achète de la peinture blanche pour textiles, je pourrai rajouter un motif à mon œuvre. 

La prochaine fois, je prévoirai plus de temps et ferai une sorcière à suspendre dans les chambres d'enfants en bas âge quand ils ne sont pas sages... Hin-hin-hin...

vendredi 20 juillet 2012

La princesse

En ce moment, je suis en mode Princesse.

D'abord, vu que c'est les vacances, je me paie le luxe de mettre mon réveil à 9h30 uniquement pour le plaisir de l'éteindre et de mettre ma tête sous l'oreiller pour me rendormir encore deux bonnes heures.

Ensuite, j'aménage mes nouveaux quartiers dans un immeuble avec une fontaine dans la cour, si c'est pas du luxe, je me demande ce que c'est. (Photos très prochainement car le grand déballage est presque terminé)

Enfin, comme toute princesse qui se respecte, je vis largement au-dessus de mes moyens. Je mange dehors et bois des coups tous les jours. Je m'achète des fringues de princesse version Jane Austen (avec des rubans, de la dentelle et des fanfreluches) et version moderne (ça moule et c'est court, OMG heureusement que je vis en Hongrie parce qu'en France je ne ferais pas 3 mètres sans me faire harceler/insulter dans mes tenues "de bonasse" - le sujet du port de la jupe en France mériterait un post à part entière). 
Et surtout, je me fais pomponner, et je découvre avec bonheur qu'il existe des gens qu'on paie pour nous mettre du vernis sur les doigts de pieds, le tout sans déborder et en évitant les claquages. 

Ça m'a pris après la période Cosette, quand je frottais-grattais et portais des cartons lourds pleins de livres pour adolescents naturellement dopés aux hormones qui apprennent l'anglais. Mon corps fourbu couvert d'hématomes réclamait de l'attention et du soin, et j'ai embarqué les copines pour aller se faire chouchouter entre filles.

D'abord, avec Mlle M., nous sommes allées nous faire masser. Nous avions réservé un créneau pour être ensemble, tant qu'à faire, et vu que c'était le lendemain de la Gay Pride ils ont du croire que nous étions des princesses lesbiennes puisqu'ils nous ont attribué une cabine "de couple". Massage en tête-à-tête et baignoire pour deux pour rincer le gros sel de la mer morte. Je n'avais jamais vu de baignoire comme ça, avec deux coussins côte à côte pour se baigner en amoureux. Messieurs, je vous arrête: nous y sommes allées chacune notre tour. Mais nous n'avions pas anticipé ce degré d'intimité, heureusement que nous ne sommes pas pudiques.

Après, avec Mlle R., nous sommes allées nous faire manucurer-pédicurer. Bon, je n'étais pas très à l'aise, parce que quand même les filles ont des ustensiles anti-peaux et cuticules qui ressemblent à des instruments de chirurgie et elles coupent tout ce qui dépasse (rendez-moi mes cuticules!). Mais le résultat était beau, j'ai des pieds à peu près visuellement tolérables. Évidemment, j'ai ruiné ma manucure japonaise à la cire d'abeille en deux temps trois mouvements, grand déballage oblige. Toutefois, ç'a été l'occasion de mettre la main dans l'aquarium à poissons mangeurs de peaux mortes, et je crois bien que je me tenterai une "fish pedicure" un de ces 4 rien que pour le plaisir de vous raconter comment les petits voraces vous font la peau douce.

Et comme il me reste plein d'expériences beauté à tenter, demain, je vais me faire épiler les sourcils.

Bref, en ce moment j'ai des préoccupations de princesse, et pourvu que ça dure...

PS: Pas d'affolement, je ne porte toujours pas de talons, je ne lis toujours pas de magazines féminins, j'emploie toujours un langage fleuri et je bois toujours comme un garçon. Je ne me suis pas transformée, quoi, c'est juste un mode temporaire.

PPS: Rien à voir avec la choucroute, mais il faut que je vous raconte ça. L'autre fois, j'étais de sortie avec Mlle L. et nous sommes tombées sur un énergumène de type mâle avec des cheveux longs frisés et bruns (comme Slash mais sans le chapeau) et en cadeau bonus il avait un T-shirt blanc qui moulait non seulement ses tétons mais aussi ses POILS DE TORSE! Frisés, donc.  

PPSS (?): Il y a une sauterelle dans mon appartement, elle crisse et me saute dessus quand je dors, elle me réveille en sursaut, je la déteste mais je n'ai pas le numéro de la SPA locale. Ou est-ce l'occasion d'appeler les pompiers? :-D

samedi 14 juillet 2012

Blame it on the V

C'est officiel, je suis retombée dans True Blood. J'avais pourtant réussi à décrocher après m'être enfilé les 4 premières saisons d'une traite. Mais entre les cartons, le ménage et le vampire Eric (<3 <3 <3), mon cœur n'a pas balancé longtemps, et j'ai replongé en attendant que la saison 5 soit terminée. (Il est hors de question que j'attende UNE SEMAINE entre deux épisodes!)

Le résultat est terrible: je vis la nuit et dors le jour, même depuis que la canicule est allée voir là-bas si j'y suis, je me suis acheté une mini-jupe et je rêve en anglais. Je viens donc de rêver que je-ne-sais-quelle-vampire-parce-qu'elle-n'existe-que-dans-mon-rêve croyait pourvoir déjouer une conspiration en s'aidant de la lecture de journaux. Oui mais.. elle lisait en français (alors qu'elle ne parle pas français, évidemment) et surtout, elle lisait une édition vampiresque du Canard Enchaîné. Alors pour lui piquer cet objet top collector, je me moquais d'elle (j'ai pas peur des vampires, moi): "D'ya really think ya gonna get us outta here reading that French paper ya can't even understand?" et je le lui arrachai des mains. Et là, surprise: dedans, il y a avait aussi un Libé et un Courrier International vampiresques. Ne me demandez pas quel sont mes journaux favoris... (Mais c'est bizarre parce que normalement je lis plutôt Le Monde en ligne.) En attendant, j'ai fourré ces trois canards uniques en leur genre dans mon sac à main, avec trois vampires dans une boîte en plastique dans laquelle j'ai fait des trous pour qu'ils puissent respirer. Mon sac est tout petit, mais a une énorme capacité (un peu comme mes valises quand je voyage, en fait). 
Puis je me suis réveillée parce que le soleil va bientôt se coucher, mais que je voudrais bien le voir un peu quand même parce que non, je ne vais pas me consumer à son contact.

Sinon, je me demande, à la relecture, mon rapport à la trinité, mais je vais y réfléchir.

Voilà, c'est n'importe quoi. Blame it on the V...

mercredi 4 juillet 2012

Oh! Ô... Ò!

Alors, ça y est, t'es en vacances (sous-entendu: comme d'habitude, vous les profs, toujours en vacances...)? On me pose sans cesse la question depuis ce week-end. Alors aujourd'hui je peux répondre: "Eh ben ouais, ça y est, j'y suis!"

Mais le début de ces fameuses graaaaandes vacaaaances a été hyper surchargé pour cause de déménagement. J'ai passé la semaine dernière à faire progressivement mes cartons et à me rendre compte que j''avais beaucoup plus de choses que je ne le croyais. 
Opération "des cartons chez Ikea" samedi, je repars avec avec en plus une lampe à froufrous, une grand vase, un plateau petit déj' au lit, bref, encore plus de matos à transporter... 
J'ai campé dans mon ancien appartement tout le week-end, à finir d'emballer ce qui ne pouvait l'être qu'à la dernière minute et à repousser le moment du récurage à fond, parce qu'"avec les cartons, et tout ça, c'est pas bien pratique, quand même" (monologue intérieur de grosse flemme parce qu'on se tape du 35°C à l'ombre minimum depuis une semaine et que même la nuit, quand y a plus d'ombre, il fait chaud tout pareil). 

Lundi, jour de déménagement, début à 9h, fin à 15h (soit trois bonnes heures de plus que ce que je pensais), juste le temps de se prendre une prune dans ma nouvelle rue. Heureusement que j'avais deux paires de gros bras musclés à ma rescousse! Le temps d'avaler un burger au Most, ma nouvelle cantine (voir un post précédent) et retour à l'ancien appart' pour attaquer le ménage, "à la fraîche". J'y ai passé 24h! Bon, j'ai un peu dormi la nuit quand même, mais n'empêche, ça prend un temps fou de passer de la cire sur tous les meubles, d'enlever les toiles d'araignées du plafond (qui est à 3m de haut c'est pour ça qu'on ne le fait jamais), de gratter les fines rayures colorées déposées par un frottement malencontreux de l'ongle verni contre le mur blanc... Je suis allée vider une valise pleine de bouteilles de verre à la benne de recyclage à 10 minutes à pied... C'est loin, 10 minutes, quand il fait 40°C... Et je me suis accordé une petite sieste avant l'heure à laquelle je devais rendre les clés hier soir. Fin du suspense: j'ai récupéré ma caution intégralement, ma peine a été récompensée.

Je croyais que c'était terminé, que je pouvais jeter l'éponge au sens propre... Mais non.
Carlos, mon prédécesseur dans le nouvel appartement, était un bouffeur de tortillas qui utilisait du gras pour faire le ménage. Ou bien il n'a pas fait le ménage. Rien de visible au premier abord, mais quand on ouvre les placards, quand on veut prendre une douche, faire une lessive, etc. on réalise que tout est sale et/ou cassé. La baignoire pleine de traces de calcaire antédiluvien, le flexible de douche fixé au scotch, la machine à laver tellement pleine de moisissure que tu te demandes si ton linge sera plus ou moins propre après lavage, les portes des placards au-dessus de la hotte tellement gras que tu te demandes si ladite hotte fonctionne (et quand tu oses, du bout des doigts, ouvrir le placard, tu vois bien que non, comment veux-tu qu'elle aspire le gras si le tuyau n'est pas relié à l'évacuation???), les trous de cigarette dans les oreillers... Bref, je pense que Carlos était un petit cochon dont je ne voudrais du Jamon pour rien au monde.

Heureusement, je suis tellement fatiguée que je ne m'énerve même pas. D'ailleurs, je vous transmets mon "truc" pour que ce type de moments passe sans en prendre un coup au moral: faire comme si ça n'était pas sa vie. Toutes les emmerdes, cartons, canicule, et gratte, gratte et frotte, c'est pas ma vie. J'en ressors avec des bleus plein le corps mais un moral au beau fixe!
Et cela ne peut aller qu'en s'améliorant, parce que je vais continuer le ménage j'ai des voisines de palier hongroises super cool, la trentaine et vivant seules, comme moi! L'une parle français (comme moi!), l'autre parle anglais et fait du chant lyrique (comme moi!) depuis 12 ans (pas comme moi!). Et cerise sur le gâteau: une autre va bientôt emménager, elle est chanteuse d'opéra et d'opérette (euh, pas comme moi!). Je suis allée en mission chez OBI, le Monsieur Bricolage allemand local. Je me suis équipée pour la salle de bains (rideau de douche PROPRE, flexible de douche SANS SCOTCH...) et me suis offert un tout petit ventilateur (j'aurais bien pris plus grand mais tout Budapest s'est rué sur le rayon fraîcheur avant moi). 

Je vis donc désormais derrière l'Opéra, dans Ò Utca (Rue Vieille) et je vous joins une photo de la cour intérieure de mon immeuble by night (les photos de l'appart' ça sera pour quand j'aurai rangé!).

Oui, c'est une fontaine!