jeudi 1 mars 2012

Szeged

Quoi de mieux pendant les vacances que d'aller faire un tour dans le sud? Rien! Je suis donc allée visiter Szeged avec une amie hongroise, qui m'a au passage appris plein de trucs.



JOUR 1
Nous avons pris le train à Nyugati Pàlyaudvar et en moins de deux heures trente, nous étions arrivées. Nous avons décidé de prendre un café avant d'aller poser nos sacs à la chambre d'hôtes et avons opté pour un café servant des rétes maison. J'ai appris que le rétes n'est pas fait avec de la pâte feuilletée telle que nous la connaissons, soit une pâte qui gonfle à la cuisson, mais de plein de petites feuilles toutes fines mises ensemble. Il existe apparemment une machine pour faire les feuilles, mais ça a l'air d'être une galère sans nom. Servi farci de cerises et de noix, saupoudré de sucre glace, et accompagné d'un "melange" - miel, café au lait, mousse de lait - c'est juste parfait!


Puis nous sommes allées prendre la clé de la chambre et déposer nos affaires. Le monsieur était adorable et la chambre propre et claire. Une bonne adresse, bien située: Lila Vendéghàz. Seul inconvénient: il n'y a pas de code à l'entrée, il faut donc que le gentil monsieur vienne ouvrir à chaque fois. Même en pleine nuit, auquel cas il ne faut pas sonner mais l'appeler sur son portable...
Nous avons récupéré un guide de la ville, repéré les choses que nous voulions faire, et hop, nous nous sommes mises en route. 

Petit à petit il nous a fallu affronter le ciel gris, puis le vent, puis la neige... Heureusement, Szeged est une toute petite ville, donc nous avons réussi à faire rapidement le tour de ce qui nous intéressait. Nous avons inventé une petite blague consistant à essayer de nous perdre, mais sans succès! 

J'ai pris plein de photos des monuments qui attiraient mon regard. Nous avons attendu devant le palais Gròf que quelqu'un entre, pour jeter un coup d’œil à l'intérieur. Nous sommes arrivées à la synagogue trop tard pour la visiter, alors nous avons remis ça au lendemain. Nous sommes allées manger dans un restaurant tchèque. Les portions étaient gargantuesques et la serveuse était ravie de nous dire "bonjour" et "au revoir" en français. Même la patronne s'y est essayée, et apparemment, dire "au revoir" peut être une source de rigolade insoupçonnée. 


Puis, lasses de la neige et du froid, nous sommes allées aux bains Anna. Il y a à côté une fontaine où on peut se servir en eau thermale potable chaude, les gens viennent y remplir leurs bouteilles. 



Les vertus de cette eau sont listées dans les bains, disons qu'elle est miraculeuse car elle a des effets sur les problèmes de peau, de respiration, de rhumatismes, de stress... Le vrai miracle, ç'a été de payer seulement 700 forints (moins de 2,50 euros) parce que nous sommes arrivées après 18h. Ce ne sont pas des bains fantastiques (dixit une habituée des Széchenyi à Budapest) mais il y a des bassins "pezsgö" bien agréables. Pour l'anecdote, le pezsgö est en gros l'équivalent local du champagne: nous nous sommes donc baignées dans des bulles!

Il a ensuite été l'heure d'accomplir notre mission: aller faire les groupies au concert de Besh o Drom qui se tenait dans un club étudiant (Szeged est une ville universitaire et la ville grouille de jeunes à vélo). Comme par hasard, c'est là que nous avons réussi à nous perdre, arrivant au concert avec une demi-heure de retard... Mais comme souvent, le concert n'a commencé que bien plus tard. Ouf!
Je voudrais pouvoir écrire que c'était aussi génial que d'habitude, mais non. 

La première raison, c'est que le chanteur/percussionniste n'était pas là. La chanteuse et le batteur ont réussi à combler le vide mais le dynamisme sur scène en a pris une claque. Ce sont tous d'excellents musiciens, mais il manquait quand même une figure centrale.
La deuxième raison, c'est que dans un club étudiant, il y a des étudiants! J'avais oublié à quel point les filles se trémoussent en criant et en partageant une boisson à quatre et les garçons se bousculent en riant bêtement parce qu'il ont bu une bière de trop. Je crois que le pire, c'était une espèce de blonde tellement décolorée que ses cheveux, coiffés par ses soins, ressemblaient à un plumeau maigrichon. Elle se croyait à un concert de Rihanna (là, le correcteur orthographique me propose "marihuana"!) et frétillait des fesses comme dans les clips de RnB. Un supplice. 

Bon, heureusement à un certain moment j'ai fini par retrouver mon "pas Besh o Drom", un pas de danse très énergique qui consiste à sautiller d'une jambe à l'autre en levant les genoux et en agitant les bras autour de la tête, le tout en rythme avec la musique (rapide, donc). 
Et j'ose me moquer de la blonde? Oui. 
En plus, mon entraîneur wii-fit aurait été fier de moi s'il n'était pas virtuel. 

Nous avons continué la soirée à papoter, évoquant notamment le fait que la fille de rêve pour les hongrois mâles est en fait leur mère (je ne suis pas près de me caser!) et discutant repères et religion dans la Hongrie moderne (depuis la chute du communisme, on ne parle plus d'opium du peuple, au contraire, dernièrement le gouvernement a tendance à faire récupérer les écoles par l'église catholique). C'était fort intéressant, et c'est d'un pas dynamique mais glissant, neige oblige, que nous sommes allées réveiller notre hôte pour pouvoir nous coucher.

JOUR 2
Ce matin, ô surprise, le ciel était bleu et la neige avait fondu. Il faisait 13°C.

Nous avons pris un bon petit déjeuner, que je vais détailler pour ceux qui n'ont aucune idée de ce qu'on mange le matin en Hongrie: café au lait (ou sans, ou thé), jus de fruit (poire), omelette au jambon (et au fromage si on veut), assiette de légumes crus (tomate, concombre, poivron évidemment, cébette et feuille de salade - j'ai fait l'impasse sur ces deux derniers), pain et petit choix de confitures. Je suis assez fan des omelettes de petit déjeuner, parfois elles sont aux oignons et à la saucisse, miam miam.

Nous nous sommes mises en route avec dans l'idée de reprendre en photo tout ce que j'avais déjà shooté la veille et de visiter la synagogue. Le marathon photo a été une réussite (sauf que certains bâtiments étaient en contre-jour), en revanche, le guide de la synagogue n'a jamais répondu à nos coups de sonnette. Déçues, nous nous sommes dirigées vers la gare en faisant une pause déjeuner tardive avant de prendre le train du retour.

J'ai été très contente de visiter cette petit ville truffée de bijoux architecturaux, notamment dans le style Szecessziò, une forme d'art nouveau locale. 
Je vais désormais partir sur les traces d'Ödön Lechner, l'architecte de mes rêves, et traquer ses œuvres au fil de mes escapades (il va falloir que j'aille à Bratislava et en Serbie, pff, la vie est dure).

Je conclus ce message avec une sensation de tiraillement au visage. Aurais-je pris un coup de soleil? En Hongrie un 29 février? 
"PEZSGÖ!"
(s'écrie-t-elle avec un geste de la main tel Henri IV commandant une poule au pot)


A Közmüvelödésnek

Château d'eau - Une plaque indique que l'eau est montée à plus de 10 mètres lors de l'inondation du 12 mars 1879





Magyar Ede: architecte du Reök, bâtiment de style szecessziò (voir photos plus bas)






Le Palais Deutsch




Dòm



L'église protestante



Le Palais Gròf





Dans Kàràsz Utca






Un clin d'oeil pour les copines


Lechner Udvar



Quelques "pharmacies"
(Patika = pharmacie, bor = vin, sör = bière)





Le Palais Reök





La nouvelle synagogue



Sur la Place Széchenyi


Le théâtre
(Szinhàz)


Le fleuve Tisza




Sur le boulevard
Tisza Lajos Körùt



Le palais Ungar-Màyer



La Mairie 
(Vàroshàza)