mardi 9 avril 2013

La dolce vita

Avec les beaux jours qui se rapprochent (on en a eu UN, hier!) et la neige qui a presque fini de fondre là-bas, au fin fond de Buda, le moral hivernal se fait chasser par le moral printanier, les siestes se font plus courtes, le frigo se remplit petit à petit, je sens que je vais bientôt reprendre une vie normale. J'envisage de me remettre à la Wii pour bouger mon gras et quand j'aurai fini de taper sur mon clavier, j'irai me détendre les doigts sur mon piano. J'ai mon deuxième cours demain, et si je ne m'entraîne pas, ça va chauffer pour mes oreilles.

Côté musique, si j'attends d'avoir fini le tour des concerts auxquels je dois assister, je ne publierai jamais rien, alors je vais me contenter de vous parler d'Irie Maffia et du Festival de Printemps de Budapest.

Irire Maffia, c'est un gros collectif avec Sena, la chanteuse des sonnets de Shakespeare dont je vous avais déjà parlé dans le cadre du festival Kültürfürdö (bains de culture? culture dans les bains? les deux?). Ça faisait longtemps que je voyais leur nom sur des affiches et que j'étais curieuse de les écouter. Je pensais que c'était du reggae, mais c'est du reggae et bien plus encore! Du rock du funk, du ragga, du hip hop... et une folle ambiance sur scène comme dans le public. J'ai été très surprise de reconnaître le premier morceau qu'ils ont joué. Et avec mon camarade de concert Mr N. nous nous sommes laissés happer et enthousiasmer. La suite en images!


Le concert avait lieu à l'A38 et les fonds étaient reversés à une association pour les enfants malades. 

Dans un autre registre, j'ai assisté à deux spectacles du Festival de Printemps, au Palais des Arts. Chaque année j'essaie d'y aller, en fonction des soirées occupées à cette période par les conseils de classe. J'ai pu voir deux œuvres que j'attendais avec impatience: le Messie (de Haendel, hein, pas du Barça, y a un "e" à la fin) et le Sacre du Printemps de Stravinsky. La salle est magnifique, avec des panneaux amovibles pour adapter l'acoustique au type de représentation. Et l'orgue...

Printemps? Mon œil!

Je suis allée voir le Messie avec ma copine Mlle G. et nous avons fait les pétasses lyriques en nous barbouillant de gloss à l'entracte pour déconcentrer le ténor (on était au premier rang). On a bien rigolé, et en plus la performance était belle. La preuve:




Pour Le Sacre du Printemps, j'avais oublié que la performance était en 3D. Ce ballet avait fait scandale lors de sa première à Paris en 1913, rompant avec la tradition du ballet classique, sur une chorégraphie de Nijinski pour les Ballets Russes. J'aime autant vous dire qu'en 2013, tout juste 100 ans plus tard, on rompt également avec la tradition en introduisant la technologie 3D. Cela peut évidemment être amélioré (ce qui est déjà accompli par rapport au Château de Barbe Bleue en 3D que j'avais vu à l'Opéra il y a deux ans), mais c’était techniquement intéressant, et j'avais parfois l'impression de regarder un générique de Hitchcock. L'orchestre était installé sous un écran blanc, sur lequel apparaissaient des animations et l'image d'une danseuse, qui était sur scène à droite, filmée devant des panneaux noirs. Parfois, les techniciens ne nous faisaient voir que ses pieds, multipliés et doublés en miroir par exemple. La vidéo vous aidera à comprendre!




La liste des concerts à venir est très longue, avec d'ici fin mai au moins Péterfy Bori, Russkaja, Kultur Shock, un concert de musique de chambre à Barcelone, Depeche Mode, Ibrahim Maalouf, le Pannonia Festival et un concert où c'est moi que je vais chanter mais vous n'en verrez pas la vidéo! Je me prépare psychologiquement à Lohengrin de Wagner en juin, et émotionnellement au festival Bazant Pohoda en Slovaquie en juillet: je vais voir Thom Yorke sur scène... Love, cœur, cœur, love, love... #groupiedeplusde30ans

En plus de toute cette excitation à venir, il faut que je vous raconte ma dernière "folie". Deux fois par semaine, quand je vais à mon cours de chant, je passe devant un antiquaire qui expose dans la rue un mannequin sans tête avec une petite robe noire mi-dentelle, mi-franges charleston, et qui me fait de l’œil, la coquine, depuis des mois... Hier, après une heure de performance vocale pas trop trop géniale, je me suis senti pousser des ailes de la vengeance et j'ai décidé de l'essayer. Un peu timide, je suis entrée dans la boutique, expliquant maladroitement que je parlais mal hongrois (je pense qu'ils ont vite remarqué). La dame parlait anglais et m'a proposé d'essayer la robe dans les toilettes. Ni une, ni deux, je me lance, et contre toute attente, la robe a l'air de m'aller comme un gant. Je vais vérifier ça devant un des nombreux miroirs en haut du petit escalier qui mène aux autres vêtements vintage et j'ai la confirmation du miracle: cette robe a été taillée pour moi! Elle est donc au nettoyage à sec, et sera bientôt de sortie au Lokal pour une deuxième vie de soirée où on danse le charleston (sauf que ce sera surtout ce qu'on appelle, figurez-vous, de l'électroswing, j'ai découvert ça vendredi dernier après une première partie de soirée animée par le violoniste de Goulasch Exotica - voir un clip! - qui rajoutait des accords en live, cœur, love).

Bon, et puis vous l'aurez peut-être compris, je pars à Barcelone dans deux semaines, avec un programme chargé et gaudiesque en compagnie de mon Papa, j'ai hâte, j'ai hâte! Bref, la vita è bella e dolce.

mercredi 3 avril 2013

Pâques en Serbie...


...Noël en Italie? A Paris? En Malaisie? En tout cas, pas sous la pluie!

Car hélas, comme vous pourrez le constater sur les photos, ce petit séjour dans le nord de la Serbie a été pour le moins grisou. 

Comme vous le savez déjà, je suis monomaniaque très intéressée par l'Art Nouveau et surtout les bâtiments réalisés par Lechner Ödön, à tel point que je suis prête à traverser des frontières pour aller voir une seule de ses constructions chez... les serbes! J'en ai connu, il y a longtemps, quand j'étais parisienne. On était voisins et on jouait parfois ensemble dans la cour. A l'époque, ils étaient yougoslaves. Avant que des gens avec des noms de famille de handballeurs de l'équipe de France ne commettent des atrocités et que tout ne parte à veau-l'eau (besoin d'un cours d'histoire en deux coups de cuillère à pot pour les nuls? A votre service!). Donc, je me suis dit, allez, c'est parti, je vais en territoire un peu connu, en plus c'est la Voïvodine, donc c'est un peu la Hongrie aussi (besoin d'un cours de géo en deux coups de cuillère à pot pour les nuls?), bref, recrutons donc un argentin et partons sur les rails voir au sud s'il y fait meilleur qu'à Budapest. (Bon, les copines, je vous vois déjà frétiller derrière vos écrans et vous ruer sur vos clavier pour en savoir plus, mais non, il n'y a rien de plus à savoir.)

Réponse: il y fait plus doux, mais tout aussi pluvieux. Cela ne nous a pas empêchés de visiter Subotica, Palic, et d'avoir rapporté des anecdotes et des photos (et des vêtements trempés). 

Subotica Art Nouveau

Ancien hôtel Golden Lamb
Hôtel de Ville


Café Papillon - fermé
Palais Dömötör - Musée de la ville

Palais Leovic (le bâtiment d'Ödön)



Ancienne Caisse d'épargne


Palais Raichle, avant

Palais Raichle, arrière



Autres types d'architecture



Lycée





Eglise serbe orthodoxe

J'ai pu constater que lorsque l'on rentre dans une église orthodoxe en Serbie, on se signe et on fait un bisou sur la bouche de Jésus (enfin, de son portrait quoi).


Ivan Saric, sans qui le Subotica football club n'existerait peut-être pas...


La gare

Circulez, y a rien à voir







Une voiture de marque Yugo


Un arrêt de bus
Des lipides




On peut fumer presque partout, on sent que l'UE c'est pas pour tout de suite


Des curiosités locales






Sur les traces d'Alfred H.






Un bar mémorable: le Stara Pizzeria








Dimanche, nous avons pris un bus pour Palic et son lac, à 6km de Subotica. Evidemment tout était fermé et il faisait un temps pourri, mais il y avait quand même de jolies choses. Et on a bien rigolé quand on a marché longtemps sous la pluie pour rejoindre la ville. Je vous passe les détails de l'anecdote mais nous devions dormir dans une ferme, puis finalement nous sommes partis parce que rien ne correspondait à ce que nous attendions. A pied. Sous la pluie.

Palic: la promenade

Château d'eau

Grande terrasse





Lido des femmes
Villa Ljuza

Palic, le reste



Le bus, après la marche sous la pluie


Et le retour

Le trajet entre Budapest et Subotica peut se faire en direct mais à des horaires et une fréquence peu intéressants. Nous avons donc pris trois trains à chaque fois, mais mon préféré reste celui du petit tronçon qui franchit la frontière:


Le contrôle des passeports était marrant, avec une redistribution par prénoms (quand plusieurs personnes s'appellent pareil, c'est peu pratique) ou par nationalités (genre quand le prénom est compliqué, genre le mien).

En gros
Les serbes du coin sont un peu rustres mais gentils (surtout quand ils parlent anglais, ou même hongrois, allez, je ne fais même pas la difficile). Dans le coin, la mode est au bombers-bas de jogging-baskets (la classe), si possible avec un sourire édenté. On sent bien que l'économe n'est pas florissante. Subotica est une ville avec des perles architecturales qui risquent de tomber en ruines, comme le reste de la ville (commerces fermés, bâtiments entamés jamais terminés, murs qui s'effritent...), mais rien que pour prendre en photo le bâtiment d'Ödön dans le cadre de mon projet, ça valait le coup!