mardi 20 décembre 2011

Comment Jànos a-t-il un jour décidé de devenir joueur de triangle?

Samedi soir, l'Autre (voir blog de Mimi la Rage) a eu l'excellente idée de m'inviter à l'Opéra de Budapest voir un concert de l'orchestre philharmonique: Concerto pour Violon et Symphonie n°4 de Tchaïkovski. C'est vrai, je l'avais mérité parce que j'avais gagné le concours de celui qui saute sur son téléphone pour répondre "prem's" et avoir le privilège de passer la soirée à l'Opéra en charmante compagnie.

Comme elle avait regardé le film "Le concert" la veille, elle s'attendait à voir débarquer Mélanie Laurent sur scène, violon en main. Alors quand le soliste est arrivé, j'ai fait une blagounette du genre "c'est plutôt Laurent Mélanie" et on a rigolé. Nous nous sommes bien tenues toute la première partie, puis nous avons bu du champagne à l’entracte. Nous avons échangé les questionnements qui nos occupaient les neurones en écoutant la musique - et c'étaient les mêmes: laquelle des violonistes est amoureuse du soliste? Comment Andràs (prononcer "andrache") fait-il pour ne pas s'endormir en attendant de taper des baguettes à pompons sur ses timbales? Comment fait-il pour répéter chez lui? Qu'en pensent ses voisins?

Là, nous avons commencé à franchement rigoler, jusqu'à ce que les musiciens reviennent sur scène - plus nombreux. Nous en avons profité pour rebaptiser aussi le joueur de grosse caisse, Victor Hugo (une question de barbe blanche) et le joueur de triangle, Jànos (prononcer "yanoche"). De là à nous demander comment Jànos avait un jour décidé de devenir joueur de triangle pour l'orchestre philharmonique de Budapest, il n'y avait qu'un pas que nous avons franchi! Et au cours de la symphonie, quand il s'est levé et a joué ses trois notes avec cérémonie avant de se rasseoir, j'ai regardé l'Autre avec un sourire malicieux, elle a fait de même, et nous avons éclaté d'un rire qui se voulait silencieux - on était à l'Opéra, quand même. Un peu plus tard, nous avons presque été admiratives parce que quand même, il a enchaîné plusieurs notes sans se rater, et c'est pas facile quand les copains ne sont pas là pour couvrir les couacs, qu'on est le seul à jouer.

Mais quand même, jouer du triangle, est-ce une vocation qui remonte à l'enfance? Existe-t-il des parents qui forcent leurs enfants à jouer du triangle comme d'autres forcent les leurs à jouer du piano ou du violon? Existe-t-il des petits chinois prodiges précoces du triangle? 
Eh oui, une représentation de Tchaïkovski peut soulever des questionnements philosophiques de portée mondiale à partir d'un petit "ting" joué juste au bon moment.

Je vous laisse vous interroger pendant que je prépare ma valise car je décolle ce soir pour le Liban, où je vais rejoindre ma sœur et ses loustics pour Noël.

Que chacun(e) pioche ce qui lui convient le mieux parmi les propositions suivantes: 

BONNES VACANCES! BONNES FÊTES! JOYEUX NOËL! BON SKI! BONNE PLAGE AU BOUT DU MONDE! BONNE DINDE FARCIE AUX MARRONS! BON FEU DE CHEMINÉE! 

Passez d'excellents moments en famille ou entre amis :-)

PS: j'ai fait ma première répétition de chanteuse avec un saxophoniste italien (rencontré autour d'un piano à la fête de la musique) et un groupe hongrois dimanche - après 4h30 de capoeira, bonjour les courbatures! - c'était très sympa, je me suis sentie à l'aise très vite et je vais donc continuer à répéter avec eux. Il y a un concert "privé" (une fête dans une maison à 20 bornes de Budapest) le samedi 14 janvier et je chanterai 4 morceaux. Je suis bien contente d'avoir cette opportunité et de chanter avec un micro et des vrais musiciens, c'est vraiment un autre niveau que la guitare dans le salon et ça démultiplie le plaisir de chanter!
PPS: cela va sans dire, le concert à l'Opéra était très bien, et en plus après nous avons mangé un carpaccio de bœuf en buvant des cocktails - soirée réussie!

dimanche 18 décembre 2011

Music-o-Drom

Ces derniers temps, je suis allée voir plein de concerts. J'ai déjà parlé de l'énergie folle de Besh-o-droM et de l'influence positive qu'elle a sur mes kilos superflus et ma tonicité musculaire. J'ai depuis acheté leur dernier album, je confirme leur talent et mon vœu retourner les voir en concert le 30 décembre.

(A chaque fois, je tente des photos-souvenirs avec mon téléphone portable, alors la qualité n'est pas au rendez-vous, mais ça donne une idée de l'ambiance.)



J'ai acheté le même jour un album de Romano Drom, groupe de musique traditionnelle tzigane que j'ai déjà applaudi 4 fois depuis que je suis en Hongrie. Je ne dirais pas qu'ils sont exceptionnels, mais ils sont toujours très bons, sympas, ils mettent l'ambiance et font danser les gens. Ils ont également à leur répertoire quelques morceaux qui donnent envie d'être réécoutés à la maison.

En revanche, le photographe qui leur a demandé de prendre des poses inspirées à la "penseur romantique" pour les photos du livret de l'album est un sans-cœur.

Ce sont donc ces groupes qui m'attirent inlassablement au Gödör, la fosse, lieu culturel engagé (conférences, ateliers, expositions, danse, théâtre, musique, etc.) Ce soir-là, trois groupes hongrois clôturaient une soirée de débats dans le cadre de la journée des droits de l'homme. Ç’a été l'occasion de découvrir Mantra Porno (pas accroché, le groupe ne tient pas les promesses contenues dans son nom) et de voir en vrai Anima Sound System (eux tiennent leurs promesses!). Un bel exemple de petit bout de chanteuse qui ne paie pas de mine mais sait mettre une ambiance survoltée dans le public.

A une époque, le Gödör hébergeait les soirées "Balkan Beats" - qui ont migré au Szikra, puis sur le bateau A38. C'est un DJ allemand d'origine serbo-croate qui a créé le concept: un concert de musique "balkanique" (d'origine ou d'adoption: la dernière fois il s'agissait d'un groupe de Toulouse!) suivi d'un mix de Balkans beats, soit de la musique balkanique parfois teintée d'électro, du moment que c'est dansant et que ça fleure bon l'accordéon, le fichu noir et la jupe à fleurs! De quoi danser jusqu'au bout de la nuit. 

J'ai été gâtée à mon anniversaire, et ai notamment reçu en cadeau la compilation "Balkan Beats Volume 3", que j'écoute un peu en boucle, j'avoue. Je suis tombée en amour en écoutant le dernier morceau de la compilation, c'est un peu une drogue, je l'écoute plusieurs fois à la suite avant d'être raisonnable et de réécouter tout le disque. Il s'agit d'un morceau joué par un groupe hongrois, Romengo, qui passait en concert vendredi dernier. 

Une soirée mémorable. Ballades mélancoliques au violon, musique tzigane festive: ils ont un vaste répertoire et la chanteuse a une voix magnifique. Les musiciens sont capables d'abandonner leur instrument pour aller faire danser les gens, pendant que des amateurs montent sur scène pour prendre le relais. Beaucoup de bonne humeur et de magie. En plus ils sont adorables, ils viennent parler à leur public après le concert, prennent une chaise, s'installent et c'est comme si on était tous de vieux potes qui se retrouvent.



Évidemment, eux aussi seront en concert le 30 décembre. Pas au même endroit. Mais avec Parno Graszt, un autre groupe de musique tzigane - trop bien aussi, dans le genre "15 sur scène et on met l'ambiance". Alors le seul moyen de ne pas devoir choisir va être de jouer sur les horaires: Romengo et Parno Graszt au Téli Kert à 21h pendant la première partie du concert de Besh-o-droM, et courir au Gödör vers 23h en espérant que ça n'aura pas commencé!

Et sinon, juste comme ça, pour expliquer la présence de ce mot dans plein de noms de groupes tziganes, en romani "drom" signifie "route" (enfin, je crois).

samedi 10 décembre 2011

Et au milieu coule le Danube

Aujourd'hui, le gadget météo de mon ordinateur est un menteur. Il annonce du soleil, mais le coquin se cache: le ciel est blanc.

Alors je me replonge dans mes photos de l'été, et je tombe sur le dossier "Visegràd". Lorsque mon amie Marine est venue me rendre visite début septembre, elle a émis le souhait d'aller visiter la ville et son château. Nous avons donc pris le train, direction la courbe du Danube.

Le train ne s'arrête pas vraiment à Visegràd, mais à Nagymaros, sur la rive d'en face. Le temps de trouver le quai du ferry, celui-ci était déjà parti et il nous a fallu attendre une bonne heure. Nous avons pris un café au bord de l'eau, en compagnie d'un chien affreux mais très affectueux (un peu trop à mon goût) et avec un beau soleil qui mettait en valeur le Danube et le château, là-haut sur sa colline.






 Sur le ferry, nous avons sympathisé avec un couple d'espagnols d'un certain âge, avec qui nous avons ensuite partagé une navette pour grimper jusqu'au château. Au moment de payer notre entrée, la demoiselle, qui avait repéré que nous parlions français, nous a demandé si nous voulions aussi une entrée pour le "muzétsir". Il nous a fallu quelques bonnes grosses secondes pour réaliser qu'il ne s'agissait pas du donjon ou de la salle de torture, cependant, nous avons décliné l'offre. Je vous propose de participer au concours "Mais qu'est-ce que le muzétsir?" en laissant un commentaire :-)
Candidature limitée aux personnes n'ayant pas visité le château - sauf si vous n'avez aucune idée de ce que c'est!

Nous avons commencé par une promenade autour du bâtiment, avec une vue imprenable sur la fameuse boucle du Danube: le fleuve forme un coude à 90° juste ici, et d'après les guides c'est un fait notable. C'est donc noté!


Nagymaros


La vue est d'après moi le seul intérêt du lieu, toutefois j'ai repéré deux-trois choses lors de la visite que j'ai trouvées jolies ou drôles.

Attention, le château peut vous tomber sur le coin de la figure








Moi, mon blason, c'est une vache. Des candidats à la baston?

Oui, moi! J'ai le pouvoir du serpent/oiseau/ver de terre mangeur de pomme à croix. Mouahaha!

Pff! Moi, je joue dans la cour des grands. Je suis dentiste pour loups, et accessoirement, quand ils ont une trop grosse carie, j'enfile ma nuisette et mes collants et je les achève à mains nues.




(Pour la petite histoire, depuis je suis allée à Londres et j'ai vu des écureuils en vrai, c'est encore plus mignon que les écureuils empaillés.)

Après la visite, nous avons décidé de redescendre à pied et de tenter de faire de l'autostop. Nous nous sommes postées au bord de la route près d'un point de vue panoramique, parce que le pouce levé tout en marchant fait hocher la tête aux automobilistes, mais ne les fait pas s'arrêter. Nous nous sommes dit que s'ils s'arrêtaient pour admirer le paysage, nous pourrions les aborder, leur faire nos yeux de biches et nous faire redescendre en ville. Chose faite avec un jeune couple, qui semblait très mal à l'aise, mais qui a donc été assez sympa et courageux pour oser nous laisser monter dans la voiture.


Nous avons juste eu le temps de manger avant de prendre le ferry du retour. Pour ne pas mourir idiote, j'ai choisi un plat tzigane à la crête de coq frite. Je n'ai pas aimé, il faut bien le dire, mais c'était intéressant!

jeudi 8 décembre 2011

Le marché de Noël

Que faire par un dimanche sans pluie et par plus de 0°C?
Aller boire un vin chaud au marché de Noël, évidemment!

Après un long moment à croire qu'ils n'avaient pas encore reçu le "mug de Noël" 2011, vu que la plupart des flâneurs se promenaient avec une horrible tasse en styrofoam, j'ai repéré - et testé pour vous! - le mug de cette année, qui se décline en 4 coloris: bleu, vert, orange et/ou violet, tout dépend de votre soif. Moi, j'ai choisi le bleu, évidemment.



J'ai aussi fait quelques achats, que je garde secrets car j'étais en mission pour le Père Noël. Et j'en ai profité pour prendre quelques photos, histoire de partager ce bain de foule dominical avec vous.








dimanche 27 novembre 2011

Budapest by night

Hier soir, je suis sortie. Avant-hier aussi, d'ailleurs. C'est pas compliqué, il y a toujours une soirée ou un concert si on y met un peu du sien.
Moyenne d'heure du coucher: 4h30. Moyenne alcoolique: 1 shot et 4 korsò (pintes de bière). Moyenne du nombre d'heures dansées: 2h30. Raisonnable.

Mais hier, ah, hier, c'était vraiment un excellent concert. Si vous avez l'occasion d'aller les voir (ils tournent beaucoup dans le monde entier), ne ratez pas Besh-o-droM. Une patate communicative, plein d'instruments, d'influences, et un public déchaîné - moi la première. J'ai fait ma groupie en hurlant comme un putois au moment de "ma" chanson (Meggyùjtom a Pipàm) et en allant dire un "nagyon köszönöm szépen" (grand merci beaucoup) au chanteur quand je l'ai croisé. J'ai perdu 10 litres d'eau, partiellement sous forme de sueur qui fait coller les cheveux à la nuque, j'ai sauté dans tous les sens et bien usé mes cordes vocales. Une expérience physique, quoi!

La soirée était trop bonne, il a fallu que je me torde la cheville en rentrant. Pas en sautant au concert, non, en marchant sur Kiràly Utca. Pour ceux qui ne le savent pas encore, ma cheville droite est fragile comme une aile de papillon. Il suffit que je sois un peu fatiguée pour me la tordre rien qu'en posant le pied par terre. Et il suffit que je me la torde pour qu'elle enfle et vire au bleu violacé. Heureusement, plus de peur que de mal, elle n'a pas gonflé, ça tire juste un peu à l'intérieur.

Sur ce, je vous propose des photos, non pas de ma cheville, mais de Budapest la nuit. Si votre curseur de souris se transforme en petite main, cliquez! Les photos du message apparaîtront sous forme de diaporama et en plein écran (ou presque).


Les tulipes d'été de Nagymezö Utca


Hamlet inversé

Kàlmàn Imre et jeune couple

Radnòti Miklòs



Des poulets devant un KFC


Hôtel Boscolo et New York Café







Grande Synagogue

Gödör


Basilique Szt Istvàn

Müvészetek Palotài

Magyar Nemzeti Szìnhàz