lundi 23 avril 2012

La Masse Critique

Dimanche 22 avril 2012: journée de la terre en Hongrie, journée de premier tour des élections présidentielles en France. Dans tous les cas, journée citoyenne, voire militante.

Comme mon père me rend visite en ce moment, j'essaie de lui donner un aperçu de la diversité de ce que l'on peut faire à Budapest. Nous lui avons donc loué un vélo pour participer ensemble au Critical Mass, un événement annuel au cours duquel les cyclistes s'approprient certains grands axes de la ville pour un parcours au bout duquel, quand tout le monde est arrivé, ils lèvent leurs vélos au-dessus de leur tête. L'objectif est de sensibiliser les automobilistes à la présence des cyclistes pour que les voies de circulations soient partagées en bonne intelligence.




J'avoue m'être inscrite un peu par hasard au début, histoire d'étrenner mon vélo fraîchement acheté, puis c'est devenu une mission: trouver un vélo pour mon père, inviter une copine qui y participait aussi à boire le café avant (le départ se faisait à 20 mètres de mes fenêtres), décorer mon guidon, m'entraîner à faire pouêt-pouêt avec mon super klaxon...

Le départ a été laborieux, on avançait en mode trottinette. Puis c'était lancé, et nous avons envahi les rues. Les premiers étaient déjà arrivés alors que les derniers n'étaient pas encore partis. C'était la fête, tout le monde y allait de son dring-dring, tût-tût, drelin-drelin, et on criait dans les tunnels et on faisait la nique aux policiers et coucou aux badauds. Je n'étais pas la dernière, je l'avoue, et c'était particulièrement jouissif de s'approprier Oktogon puis Andràssy Ùt.



 

Il y avait des jeunes, des vieux, des enfants, des professionnels, des sportifs du dimanche, des gens déguisés, d'autres qui traînaient derrière eux leurs gosses, ours en peluche, stéréo... Un joyeux bazar qui s'est terminé en communion tous vélos levés une fois que tout le monde était rassemblé au Vàrosliget. Nous avons bravé la pluie tous ensemble et c'était vraiment GÉNIAL! Mon klaxon a rendu l'âme mais j'ai sifflé comme une furieuse (trop fière de mettre mon nouveau talent à profit), soulevé mon vélo comme une chiffe-molle et apprécié, encore et encore, ce moment partagé avec plein d'inconnus réunis par cet événement.





Après, nous nous sommes trompés de chemin et avons fait un très grand détour par le pont Àrpàd et l'Ile Marguerite, sous une jolie lumière de fin de journée après la pluie. Puis nous nous sommes dépêchés, arrivant à la soirée électorale juste pour le décompte des 10 secondes avant ... la non-surprise. Et le cœur lourd de déception devant la destination des voix de la masse critique.



Un grand merci à mon papa pour les photos et vidéos.