mercredi 20 juin 2012

Tentatives gastronomiques

Ça doit être parce que j'ai perdu plein de kilos - non pas que je sois vraiment au régime en plus et ça fait trois semaines que j'ai pas bougé mon gros... euh, fait de sport - mais en ce moment je suis très "quand est-ce qu'on mange?" et surtout "bon, ben c'est pas tout ça mais qu'est-ce qu'on mange?". Alors forcément, je vais à nouveau parler boustifaille.

La petite info inutile, c'est que je viens de finir (d'engloutir) un gratin dauphinois censé remplacer des muffins au chocolat (pas assez de beurre dans le frigo) et que l'autre soir, accompagné d'asperges sauce mousseline, c'était très "repas jaune" mais vachement bon.

Ça, c'est dit. Passons à ce qui vous intéresse le plus, vous lecteurs avides de bons plans, tant qu'à faire sur Budapest.

D'abord, la nouvelle adresse fashion-semigastro-budget. Ouais, ça existe. Et pas loin de mon encore-chez-moi: à l'angle de Ipoly et de Hegedüs Gyula, XIIIè, Budapest: Laci! Konyha! 
Mon niveau de hongrois ne me permet pas de traduire le premier mot (et j'ai la flemme de vérifier puis contre-vérifier sur Google Translate), mais le deuxième mot, konyha, signifie cuisine (oui, j'ai maté plein de plans d'appartements sur Internet quand je cherchais un futur-chez-moi, et je ne crois pas que quiconque mette le frigo dans la salle de bains. Ou alors...?!). 
Si je m'écoutais, je dirais que Laci! c'est le "petit nom gâté" (comme on dit à La Réunion) du chef qui s'appelle Laszlo, en fait (ha, ha, ha mon correcteur orthographique me propose "lasso", quel ignare, je vous jure) Mais je crois que je me fais un film.

Un premier bon point pour un resto, non, le coup du mot "cuisine" dans le nom?
L'autre bon point, c'est qu'il m'était recommandé depuis longtemps par ma chère collègue et fidèle lectrice (celle qui se reconnaît assez souvent!) et que je lui fais confiance. Alors par un soir de "on a bien bossé et on a grave la flemme, viens on va boire un coup chez Amélie, et dis, dis, viens on va éponger la bière chez Laci! Konyha!", j'ai enfin testé ce mythique restaurant. En tout cas, en salle des profs, il est mythique.
Et j'avoue que cette première a justifié le mythe.

Comme je ne fais pas dans la dentelle, je me suis composé un "menu langue". Risotto à la langue de canard, langue de veau panée avec ses champignons (et son herbe cuite indéterminée). Puis camembert à la confiture à la moutarde pour finir. C'était très fin  (surtout pour une thématique langue-calendos) et même si les portions paraissaient taillées sur mesure pour des mamies qui ne mangent pas le soir, en fait, c'était largement suffisant. Les serveurs sont très gentils et peuvent même vous apporter un menu en anglais si vous êtes des touristes (ou moi).

Apparemment, le dessert fraises-panna cotta était très bon, les petites sardines aussi. J'ai goûté le plat de ma compagne de dîner et c'était aussi très bon (de la caille aux lentilles).

Je dirais que c'est semi-gastro parce que les ingrédients sont bons et inhabituels (peut-être que pour vous, le paprika et l'escalope panée c'est exotique, mais pour moi ce temps-là est révolu), c'est joliment et délicatement présenté, le pain est fait maison, et les recettes sont originales, avec plein de petits goûts qui viennent se mélanger dans la bouche, miam.

Le menu entrée-plat-dessert est à 2 900 forints, soit avec le cours actuel moins de 10 euros. On rajoute un (gros) verre de vin et une bouteille d'eau qui pique, ça fait dans les 4 500 forints (moins de 15 euros pour les nuls en maths). Avec ça, on a un "amuse bouche" (en français dans le texte) et une cochonnerie sucrée au moment de l'addition: une exception à Budapest (comme sous-entendu discrètement plus haut, j'ai vécu à La Réunion et là-bas le ptit rhum arrangé est un incontournable bien souvent offert en digeo).

(Là, je me dis: "ce message va en fait être super long")

Flashback
Avant d'aller au restaurant, nous avons fait le plein de cigarettes au supermarché ouvert 24h/24 et là-bas, j'ai enfin craqué. Depuis des mois, cette petite chose me faisait de l’œil à côté de la caisse. Vu que ma comparse va bientôt aller découvrir des horizons culinaires qui fleurent le "con carne", le maïs et le vin rouge (mais chut, je n'en dis pas plus - et peut-être même me trompé-je car je ne connais rien à la nourriture du ... ) et que cette même petite chose l'intriguait beaucoup elle aussi, j'ai craqué et acheté une barre de Krumplicukor. C'était l'occasion rêvée de satisfaire notre curiosité.
Mon hongrois vaut ce qu'il vaut, mais là je le savais depuis le début: krumpli = pomme-de-terre et cukor = sucre. (pour la pomme-de-terre vous verrez plutôt écrit "burgonya" au marché, ne me demandez pas la différence)


Comment peut-on mieux fiche en l'air un bon resto qu'en "dégustant" juste après du krumplicukor en fumant une cigarette? Eh bien, sachez-le, on ne peut pas! Et on vous aura prévenu.

Le krumplicukor, tu croques dedans en croyant que c'est du chocolat blanc parce que ça y ressemble franchement, même si tu sais bien que ça n'en est pas. Et ça se confirme. 
Après, tu mâches - c'est un réflexe humain, après tout. Et là, ça fait tout bizarre dans ta bouche. Ça commence par une explosion de sucre (type aspartame), ça enchaîne avec la sensation que les ingrédients se "démélangent", le sucre disparaissant très vite et ne laissant que des paquets d'ingrédient indéterminé non-solubles-dans-la-salive qui s'accrochent à ta langue et se glissent entre tes dents. Ça finit en apothéose, roulement de tambour, feu d'artifice, avec un arrière-goût, qui devient progressivement très prononcé, de pétrole (jamais testé mais je suis sûre que ça a ce gout-là). Pas miam.

J'ai appris par la suite que tous les ingrédients sont en fait naturels, ce qui a confirmé mes doutes: l'amidon, c'est dégueulasse.

Sinon, dans la série nostalgie et ingrédients pas naturels du tout, j'ai bu du Vimto:


C'est une dédicace à ma sœur, avec qui on en descendait des tonnes de bouteilles fraîches sur les bords des routes en latérite de Sierra Leone il y a fort longtemps...
J'en trouve très rarement, et à chaque fois j'en achète, j'adore ce petit goût d'enfance aux fruits des bois. Le seul soda que j'aime, en fait! Mais bon, avec 100 ans d'expérience (cf la canette) c'est normal que ça déchire!

Voilà pour le moment. Le prochain post "bouffe" devrait être consacré à un glacier perdu dans le XIVème, chaudement recommandé par un collègue pas-si-fidèle-mais-plus-que-d'-autres-ne-vous-sentez-pas-visés à qui un message précédent a donné des idées de sortie. Apparemment, il y a plein de parfums délirants et un gros succès commercial parce que c'est trop bon, mais le monsieur ne compte pas déménager pour se rendre plus visible: un esprit qui me convient bien.
Si vous souhaitez y aller en "avant-première", la boutique s'appelle Vàri Cukràszda, et c'est dans Szlovàk Ùt. N'hésitez pas à commenter!

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