vendredi 8 mars 2013

Journée Internationale de la Femme

Juste un petit signe de vie. Je dois vous parler du Qatar et d'Istanbul. Je n'en ai ni le temps ni le courage ce soir. J'ai eu une folle semaine au travail, et je devrais être en train de dormir, mais des idées me tournent dans la tête.

Chaque année, le 8 mars, a lieu la journée internationale de la femme. Depuis que je vis en Hongrie  je constate qu'il est d'usage d'offrir des fleurs aux femmes en cette occasion, épouses, petites amies, amies ou collègues. Une fois n'est pas coutume, mais ça fait toujours plaisir.

Toutefois, chaque année à cette même date, je m’agace. Journée contre le cancer, contre le HIV, sans tabac, sans électricité, sans voiture, sans chemise, sans pantalon, de la terre... bref, ces journées sont généralement dédiées à la lutte contre des fléaux et pourtant, je ne me considère pas comme un fléau. Ben non, même si je peux parfois avoir mes mauvais côtés... L'idée d'UNE journée de la femme soulève nécessairement celle de 364 journées de l'homme.

Finalement, les idées tournent dans mon petit cerveau de pauvre femme et j'élargis mon point de vue. Etre femme n'est pas un fléau. Mais vivre en tant que femme peut l'être, même en 2013. Je commence par penser aux mariages forcés, puis à la lapidation pour viol, à l'excision. Je me rapproche de mon pays d'origine et je pense à la violence conjugale. Et aux députées sifflées parce qu'elles portent des robes. A la différence de salaire par rapport aux hommes à niveau de responsabilité et de qualification égales. Et au bout du compte, je me dis que cette journée est finalement peut-être nécessaire, même en Europe, même en 2013, pour qu'on arrête de marcher sur la tête.

Je réalise la chance que j'ai d'être traitée comme une égale des hommes dans mon métier, par mes pairs. D'avoir été éduquée comme un être humain indépendant, capable de s'assumer et d'assumer ses choix. J'ai cette liberté de vivre où je veux, d'exercer la profession que je veux, de fréquenter (ou pas) qui je veux. Je le dois à une éducation qui m'a laissée aussi bien jouer aux Barbies que grimper aux arbres, quand parfois, loin là-bas sur un bout de plage, les filles de mon âge étaient déjà mamans. Je remercie mes parents de cette ouverture d'esprit, d'être ce que je suis aujourd'hui. Une femme, libre, et qui ne laissera personne lui enlever cette liberté d'être, de penser, de s'exprimer. Et qui souhaite du fond du coeur à toutes les femmes de la terre de vivre ainsi.

Je me dis aussi que j'aurais dû appeler ma Mamie, et je dédie la tulipe que j'ai achetée à ma Maman, à qui j'aurais aimé l'offrir.

Mesdames, Mesdemoiselles: God save the Queen!

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