Comme tout le monde, j'attendais avec impatience le week-end du 14 juillet. Pas pour le bal des pompiers ni pour le Balaton Sound Festival, mais pour le Pohoda Bazant Festival, à Trencin, Slovaquie. L'affiche était trop tentante: Atoms for Peace, Nick Cave and the Bad Seeds, Bloc Party, Kaiser Chiefs, Tony Allen, Orquesta Buena Vista Social Club... C'était en plus l'occasion de voir du pays et de camper quelques nuits: mon dos de trentenaire n'attendait que ça!
Donc, tout a commencé jeudi 11 juillet 2013. Avec mon éternel comparse musical, M. N., nous prenons le train de Budapest à Bratislava, puis changeons pour Trencin.
Mon sac était plus gros que moi |
Wagon restaurant de la balle |
Gare de Bratislava |
Au fond, la scène principale |
Quiche lorraine? Mmmm, la gastronomie locale promet |
Le chanteur des Kaiser Chiefs se prend pour King Kong |
Bien échauffés, nous nous ruons vers la "tente boum-boum" pour voir Major Lazer, un "groupe" que je ne connaissais absolument pas et pour lequel j'avais un a priori négatif puisque c'est du boum-boum. Mais quelle excellente surprise! Un vrai gros show, avec confettis, faux dollars qui pleuvent, public sur scène, on enlève les t-shirts et on les fait tourner en l'air (ou on les jette dans la foule si on a oublié qu'après, on allait se les geler), on mélange sa sueur avec ses voisins en sautant et en hurlant, bref, j'ai trop ri et dansé - je pense que la pinte de bière à 1.30 € et le litre de blanc à 5€ m'ont quand même aidée à me mettre dans l'ambiance...
J'ai chopé un "dollar" |
mais pas moyen de payer avec |
J'avoue qu'après, les Smashing Pumpkins ont été à la hauteur de ce que j'en attendais: rien. Donc même pas de vidéo, après 4 morceaux nous sommes allés au Red Bull Tour Bus continuer à nous déchaîner sur de la musique de boîte de night. J'ai dansé des "rocks" endiablés avec un chevelu avant, lasse, très lasse, de tituber vers ma tente sans dire au revoir à M. N. et ça m'a semblé long, très long, ce retour au camping...
Vendredi 12 juillet 2013
Je me suis réveillée encore habillée, avec mes lentilles, et je me suis dit que j'avais passé l'âge. Je suis allée faire la queue 1/2h pour un café (en attendant je me suis sifflé un litre d'eau), on a pris une douche et on a filé en ville voir à quoi ça ressemble, une ville slovaque.
On a trouvé la "Rotunda" à côté de la gare, et on y a mangé du fromage pané avec du jambon (dans la catégorie "plats sans viande" avec une coquille: "meals without meals": une occasion de plus de ricaner bêtement). On a fait des courses (vodka, jus de fraise, eau, biscuits et grosses craies pour enfants) et on est rentré faire une sieste. Pas une vie.
Le pi-pi grill... |
No comment |
Après la sieste, retour aux festivités. Le concert de Bloc Party était excellent, l'ambiance était un peu folle avec des gros pogos et des jets de vin rouge (le débardeur noir est un accessoire indispensable en festival).
A suivre, Tony Allen (toujours la classe le papy) et à manger. Je commençais à me sentir très fatiguée et j'ai même fini par quitter le concert de Django Django avant de taper quelqu'un (notamment la c***sse de 80 kg qui m'a écrabouillé les orteils) et je suis allée patiemment attendre Thom, Flea (bassiste des Red Hot Chili Peppers), Nigel (producteur de Radiohead entre autres), Mauro et Joey. En tant que fan inconditionnelle de Radiohead et de Thom Yorke en solo, j'étais principalement venue voir Atoms for Peace. Quand la musique a commencé, frissons. Quand Thom a sorti sa première note, larmes. C'était trop d'émotion. J'avais perdu M. N., j'étais seule mais ça n'était pas grave, j'étais les yeux rivés sur la scène et les oreilles grandes ouvertes. Flea m'a fait rêver, surtout quand il a joué du bandonéon en jupe. Ils se donnaient tous à 200% et les morceaux plutôt mous en version album étaient retravaillés et super pêchus, bref, c'était magique!
Du coup, j'étais requinquée et prête à me refaire une séance de boum-boum avec Justice. Je devais y retrouver M. N. mais c'était peine perdue, il y avait un monde fou sous la tente et tout le monde sautait.
A un moment donné, ils ont ralenti le rythme et j'ai senti qu'il était l'heure d'aller au dodo, et en sortant j'ai failli trébucher sur M. N. qui roupillait dans l'herbe! Je l'ai réveillé, l'ai accompagné faire le plein de carburant et l'ai abandonné. Je n'ai pas titubé, j'ai mis mon pyjama et enlevé mes lentilles, bref, j'ai été raisonnable pour pouvoir profiter de la dernière journée de concerts.
Samedi 13 juillet 2013
Après un réveil facile pour moi, beaucoup moins pour mon comparse, nous allons prendre un café (enfin, moi, lui a préféré se soigner à la bière) et en attendant que la queue pour les douches diminue (ce qui n'est pas arrivé avant 18h) nous avons initié un atelier "décoration de tarmac à la craie". Après un manque d'inspiration certain, quelques personnes se venues s'essayer à cet exercice de street art avec parfois beaucoup d'expérience et de talent. Puis nous avons entamé notre oeuvre majeure (voir photos plus bas), qui a interpellé, fait rire et intégré la pellicule photo des téléphones de pas mal de gens. On n'était pas peu fier...
L'oeuvre majeure - M. N. à la craie blanche, moi aux craies de couleur. Il en a dessiné 85, jusqu'à la grande scène. |
Après un bon coupe de soleil pour bibi et voyant que la douche allait devoir attendre, nous sommes retournés à la Rotunda manger le même fromage pané. Puis nous avons erré dans le centre ville en quête d'un supermarché. Nada, alors nous nous sommes rabattus sur une boutique de vêtements d'occasion, où j'ai acheté un top léopard digne d'une slovaque et où M. N. s'est pris une robe à fleurs tout à fait seyante.
Il était à nouveau l'heure de la sieste, mais comme je n'arrivais pas vraiment à dormir et que je n'avais plus de batterie, j'ai décidé d'aller recharger mon téléphone (et de voir si on pouvait enfin prendre une douche). Je me suis acheté un t-shirt souvenir (pour le souvenir mais surtout pour avoir les épaules couvertes pour porter mon sac le lendemain, coup de soleil oblige).
Au frais sous la tente Orange, je consulte mes 32 spams grâce à la connexion wi-fi et fais savoir à ma famille que tout va bien, et vous? |
Je vais réveiller M. N. à grands renforts de Zlaty Bazant. Nous restons quelque temps à nous moquer d'un groupe estonien tout pourri (un groupe avec le mot "dragons" dedans et dont tous les refrains sont à base de o-o-a-a-o-o sirupeux, l'horreur), M. N. se fait des amis avec sa robe, nous faisons la queue pour retirer de l'argent puis nous allons manger une "galette patate" (un truc gras qui suinte dans ta bouche ça fait trop du bien pour éponger que nous avions découvert la veille). Et nous assistons à un concert fantastique au Speaker's corner. Je vous suggère d'essayer de repérer la dentition du type dans la cage dans la vidéo, ça rajoute une touche de charme à ce moment magique.
Your own, personal Jesus... Reach out, touch fesse |
Comme un air d'apocalypse |
Nous allons ensuite faire un tour de balançoire avec vue panoramique sur le site (je vous épargne la vidéo avec l'image qui donne la nausée et les commentaires débiles et rires gras) puis allons voir Orquesta Buena Vista Social Club.
Le concert suivant était celui de Nick Cave and the Bad Seeds, énorme! Ce type est une vraie rock star, il a la classe, il est perché et musicalement, ça envoie du lourd. Bon, le public était un peu mou et il y avait derrière moi un vieux barbu hyper grand qui m'a demandé d'arrêter de lever les bras, parce quoi, merde ou bien, c'est un concert en festival, c'est pas comme si on était là pour s'éclater. Alors quand tout le monde applaudissait et sifflait, je me vengeais en sautant les bras en l'air et en le regardant avec un grand sourire. Na.
Nous avons raté la fin du DJ-set d'Amon Tobin (paraît qu'il est connu) et je suis allée me coucher pour une dernière nuit inconfortable mais tellement champêtre.
Dimanche 14 juillet 2013
Réveil 8h pour remballer et ne pas rater le train de 9h21: mission accomplie!
Sunday morning... |
Sauf que dans le train, la contrôleuse nous fait comprendre qu'il ne va pas à Bratislava. Ne me demandez pas comment on a pu se tromper de train, ça reste un mystère. J'ai failli ne pas réussir à descendre à cause d'un gros américain débile qui, au lieu de poser son sac ou d'avancer dans le couloir, m'a annoncé qu'il ne pouvait rien faire pour moi:
- I can't do anything for you.
- But I've got to get off that train!
- I'm sure you do! - genre, j'men tamponne.
Mais une gentille demoiselle m'a aidée à faire passer mon gros sac, ouf!
Et nous voilà repartis pour une aventure impromptue au milieu d'on ne savait même pas où. J'ai pris un caffé olé à la gare nous nous sommes posés dans un bar avec la serveuse la plus désagréable du monde en attendant de repartir d'où on venait, et on a bien rigolé sur les 4 heures qu'on venait de perdre.
J'ai retrouvé le confort de mon lit et vous livre quelques remarques sur la Slovaquie.
* C'est vraiment pas cher
* Les filles sont comme les hongroises, le tatouage sur la cuisse et/ou sur la poitrine en plus
* Les mecs sont comme les hongrois, mais parfois grands, musclés, bruns avec les yeux bleus ^^
* Le slovaque, c'est comme le hongrois mais avec une lettre qui change: sucre= cukor>cukro, saucisse= kolbasz>klobasz, promo= akcio>akcia...
* Je vais y retourner faire la fête, je pense!
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